14 janvier 2016
"Je comprends l’intention du président du Consistoire Israélite de Marseille qui a voulu protéger ses fidèles en les libérant de toute culpabilité s’ils ne portent plus la kippa par peur d’être agressés.
Je comprends l’émotion de ceux qu’une telle résignation révolte. Une femme ne doit pas cesser de mettre une jupe par peur du viol. Un Juif ne doit pas cesser de porter la kippa par peur d’être assassiné.
Mettre une kippa en signe de solidarité part d’une belle intention. Faire bouclier autour de nos concitoyens pris pour cibles. On se souvient que de rares non Juifs avaient porté l’étoile jaune pour dénoncer l’horreur des mesures anti-Juives sous Vichy.
Mais aujourd’hui, l’antisémitisme ne vient pas de l’Etat. Il vient d’en-bas, des réseaux islamistes, et d’une propagande qui touche plus largement grâce aux professionnels du procès en "deux poids, deux mesures".
Ils sont déjà sur les rangs pour amalgamer la kippa (symbole religieux) au voile (symbole religieux et sexiste). Et nous demander de porter aussi le voile en signe de solidarité en cas d’agression anti-musulmane.
C’est injuste car nous portons aussi de petites mains jaunes "Touche pas à mon pote" contre le racisme quand le racisme tue. Mais cette main tendue ne leur va pas. Les victimaires pro-islamistes sont de faux antiracistes. Ils ne veulent pas que nous portions une main "Touche pas à mon pote" ni même un croissant. Ils veulent que nous portions un voile.
Si nous refusons de nous soumettre à ce drapeau sexiste, nous serons accusés de "deux poids, deux mesures". Les tyrans auront une fois de plus l’air d’être les victimes. Et la propagande antisémite, qui aboutit à ce que des mineurs veuillent décapiter des Juifs en pleine rue, va encore s’étendre...
Ne leur donnons pas ce plaisir.
Pour ceux qui décident de porter une kippa par solidarité, il faut veiller à ne pas enfreindre la loi de mars 2004 qui interdit les signes religieux ostensibles. Ne pas la porter ni à l’école publique ni dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale. Ne porter la kippa de solidarité que dans les lieux où le voile et la croix sont également autorisés. En signe de vigilance et d’égalité.
Le meilleur moyen de faire bouclier étant bien sûr de lutter tous ensemble, avec acharnement et laïcité, contre l’antisémitisme."
Lire "Pour une kippa de solidarité mais dans le respect de la laïcité".
Comité Laïcité République
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