2 avril 2022
L’invasion criminelle de l’Ukraine par l’armée russe de Vladimir Poutine a sidéré les démocraties. Profitant de ces événements qui agissent comme un écran occultant le reste des malheurs du monde, les ennemis de la liberté poursuivent leurs offensives.
La détresse des jeunes Afghanes, privées d’école, la solitude des combattants kurdes, le malheur des Ouighours exterminés par le gouvernement chinois, disparaissent de nos écrans. Et, comble du grotesque et de l’indécence, la neige d’avril a réussi à faire passer au second plan l’exil forcé des habitants de Marioupol.
Dans ses Mémoires parues en 1983, Raymond Aron écrivait à quel point l’histoire était tragique [1]. Persuadés des progrès inéluctables de l’humanisme et de la raison, nous l’avions oublié. Les événements ukrainiens, ainsi que toutes ces atteintes aux droits fondamentaux de la personne humaine nous rappellent à l’ordre.
En novembre dernier, lors de la dernière cérémonie de remise des Prix de la Laïcité, Leila Mustapha, maire de Raqqa, avait reçu le Prix International. Ses efforts pour instaurer un régime où la loi civile se substituait à la charia étaient couronnés de succès.
Sortie de l’actualité que lui avait offert la remarquable biographie de Marine De Tilly et la remise du Prix, Leila Mustapha n’est à l’abri de rien. Les menaces de la Turquie d’Erdogan sont toujours d’actualité. N’oublions pas l’assassinat de trois femmes kurdes par les services secrets turques, en plein Paris en 2013.
Lors de la réception organisée par le Conseil Démocratique Kurde en France, le président Agit Polat, dont nous reproduisons le discours d’accueil, lançait un appel à la France afin qu’elle soutienne les revendications du peuple kurde. Nous avons récompensé Leila Mustapha pour son courage et sa détermination. Il est de notre devoir de relayer la demande de ceux qui se battent à ses côtés.
[1] « L’histoire de l’humanité est jonchée de cultures mortes, parfois même évanouies de la mémoire des vivants. L’histoire fut tragique pour les Indiens, pour les Incas, pour les Aztèques. Qui en doute ? »
Comité Laïcité République
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