18 décembre 2024
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Le cas de Benjamin Barthe, rédacteur en chef adjoint du service international, marié à une activiste palestinienne, enflamme la rédaction. « Les gens ont peur, c’est l’omerta. » Alors que le quotidien fête ses 80 ans, plusieurs journalistes dénoncent un climat délétère.
[...] Au cœur de ces bureaux aseptisés de verre et d’acier, dans le service société du journal un mur entier surmonté d’un autocollant « stop génocide » est consacré à Gaza. Ceux qui ont fabriqué ce patchwork ont mêlé coupures de presse sur le massacre en cours, photos d’enfants mutilés, une chronologie titrée « ne laissez personne vous dire que ça a commencé le 7 octobre 2023 », avec la litanie des crimes imputés à Israël. Des caricatures affichées frisent l’antisémitisme ou le complotisme : une femme pleurant son enfant mort dans ses bras devant une forêt de micros avec cette légende « Mais condamnez-vous le Hamas ? » suggérant un unanimisme médiatique imposé, une statue de liberté vêtue d’un drapeau israélien taché de sang tenant à bout de bras un enfant palestinien mort, une autre caricature représentant une main tenant un produit avec l’étiquette « Nettoyage ethnique » vaporisant du sang sur une carte de la Palestine avec cette mention « ça n’a jamais été un conflit, ça toujours été un génocide ». [...]
Le 9 octobre, deux jours seulement après l’attaque, une grande plume du journal s’adresse à une journaliste juive de la rédaction en lui lançant :« C’est mal parti pour ton Alyah » (NDLR : terme désignant l’acte d’immigration en Terre d’Israël par un Juif) . Ambiance, alors que sur les murs des couloirs des affichettes proclament : « Ne laissons pas passer les remarques discriminatoires. » [...]
Quelques jours après le 7 octobre, le journal avait déjà dû faire un rectificatif concernant sa couverture du bombardement de l’hôpital Al-Ahli, après avoir imputé à l’armée israélienne une explosion qui s’avérera être le fruit d’un tir de roquettes palestinien. Le Monde publiera également un rectificatif après avoir qualifié Hassan Nasrallah de « martyr » dans sa nécrologie, invoquant une « erreur typographique ». [...]
D’aucuns pointent du doigt un service international entièrement axé sur une ligne propalestinienne des plus radicales, et notamment son rédacteur en chef adjoint Benjamin Barthe. Ils relèvent les prises de position ouvertement antisémites et complotistes de sa femme Muzna Shihabi. Cette ex-négociatrice de l’OLP, que le journaliste a rencontrée lorsqu’il était correspondant à Ramallah, postait ceci le 7 octobre 2023, quelques heures après que les parapentes du Hamas ont fondu sur la fête de Nova pour massacrer les jeunes qui y dansaient : « Ils ont longtemps rêvé de voler, de sentir la liberté et de voir leurs villes d’origine en Palestine. Ils sont majoritairement réfugiés et interdits de retour chez eux. Ce sont les jeunes de Gaza ». Ou encore, toujours le 7 octobre « C’est la journée internationale de la surprise ». [...]
Benjamin Barthe affirme que lui et sa femme ne s’influencent pas forcément mutuellement. Quand on lit les articles et les prises de position sur les réseaux sociaux de Benjamin Barthe, on peut néanmoins en douter. [...]
Le 4 mai 2024, à 10h33 Muzna Shihabi tweete « La France complice du génocide ne laisse pas rentrer un docteur palestinien pour raconter ce qu’il a vu à Gaza. » Vingt minutes plus tard Benjamin Barthe tweete : « Le médecin palestino-britannique Gasshan Abu Sitta vient d’être refoulé à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle ». À 13h33, un article paraît sur le site du monde, signé par Benjamin Barthe « Le médecin palestinien Gasshan Abu Sitta, témoin de l’enfer de Gaza, interdit d’entrée sur le territoire français » (NDLR : le médecin en question a été interdit d’espace Schengen par l’Allemagne, la France ne fait qu’appliquer l’état de droit). Si ce n’est de l’influence, disons que c’est de l’inspiration…
Peut-il y avoir un conflit d’intérêts au sein d’un couple ? Il se trouve que la question s’est posée pour une autre journaliste du Monde. Quelques mois après la convocation de Benjamin Barthe, la chef du service politique du Monde Ivanne Trippenbach, conjointe d’un conseiller d’Attal alors fraîchement nommé à Matignon, a démissionné de ses fonctions après l’émoi suscité en interne quant à un conflit d’intérêts qu’elle pourrait avoir avec son conjoint. Un deux poids, deux mesures qui interroge. « Tout le monde a trouvé évident qu’une femme puisse être influencée par son mari, mais qu’un homme puisse être influencé par sa femme, ça n’existe pas ? grince un journaliste de la rédaction. Et après, Le Monde va donner des leçons de féminisme ». Cette situation « n’avait rien à voir avec celle de Benjamin Barthe » nous dit la direction sans avancer davantage d’arguments. [...]"
Comité Laïcité République
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