Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

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"[...] Par une « déclaration doctrinale » du dicastère pour la doctrine de la foi, autrement dit l’instance qui édicte les « lois » de l’Église catholique, il sera désormais « possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ». Les divorcés remariés et les couples gays ou lesbiens ne seront donc plus privés d’onction divine, ce qui devrait ravir ceux qui en ont soif et faire une belle jambe à ceux qui s’en foutent. Quoi qu’il en soit, c’est bel et bien une révolution, de la part d’une institution qui les considérait jusqu’à il n’y a pas si longtemps comme de la chair à bûcher.

Attention quand même à ne pas s’emballer, le drapeau arc-en-ciel ne flotte pas encore place Saint-Pierre. Le texte prend bien soin de préciser que cela ne change en rien la doctrine de l’Église : le mariage entre un homme et une femme est toujours la seule union possible devant Dieu. L’homo­sexualité demeure aux yeux du Vatican une conduite « intrinsèquement désordonnée ». En clair, une perversion. Le pape lui-même rappelait début 2023, à l’occasion d’un voyage en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, que l’homosexualité, si elle ne doit pas être considérée comme « un crime », reste « un péché ».

La « déclaration doctrinale » fixe donc les lignes rouges : la bénédiction pour les couples « désordonnés », c’est strictement hors messe, rite liturgique ou cérémonie, et en aucun cas le même jour que le mariage civil, pour éviter toute confusion. Pas question « de reconnaître comme mariage ce qui n’en est pas un ». Bref, amis LGBT, soyez bénis, mais discrets. [...]

Car avant d’être « progressiste », le pape François est d’abord un jésuite pragmatique : l’Église catholique perd des fidèles, de nombreux fidèles sont homosexuels, ne perdons pas en plus ceux-là. Mais il sait aussi que sa « réforme » engendrera moult appels à exorcisme en Amérique latine ou en Afrique, où les autorités catholiques, concurrencées par les évangéliques, ne sont pas franchement ouvertes aux changements sociétaux. [...]"