30 novembre 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Par Pierre Feydel
Lire "En 1978, en Argentine, une Coupe du monde à la gloire d’une dictature militaire…".
"[...] Le cardinal Jorge Bergoglio, le futur pape François, affirme que si un prêtre avait cautionné la répression, il l’aurait fait sous sa seule responsabilité. L’institution est sauve. Donc, le Vatican ne bronche pas. Ainsi soit-il ! [...]
Le général Guillermo Suárez Mason explique : « Il serait absurde de supposer que nous avons gagné la guerre contre la subversion parce que nous avons éliminé son danger armé. » Autrement dit, si la guérilla des Montoneros péronistes ou de l’ERP trotskiste a été éradiquée déjà sous Eva Perón, reste à purger la société. Un autre général, Iberico Saint-Jean, promet : « D’abord, nous tuerons les subversifs, ensuite leurs collaborateurs, ensuite leurs sympathisants, puis ceux qui demeurent indifférents, et, enfin, tous les indécis. » C’est à se demander combien, parmi les 27 millions de citoyens de la République argentine, survivront au massacre. Dès lors, la « guerre sale », comme l’appellent eux-mêmes ceux qui la conduisent, va prendre toute son ampleur. [...]
En fait, l’Argentine est systématiquement favorisée par la FIFA. Les matchs ont normalement lieu à 13 h 45 et 16 h 45. Toutes les rencontres d’un même groupe ont lieu à la même heure. Sauf pour l’Argentine, qui entre sur la pelouse à 19 h 45. L’Albiceleste (blanche et bleu ciel, les couleurs du drapeau argentin), l’équipe nationale, termine deuxième de son groupe au premier tour. Au second, elle affronte le Pérou, qu’elle doit battre d’au moins quatre buts pour atteindre la finale. Elle le sait puisqu’elle joue la dernière. Les « blancs et ciel » s’imposent par 6 à 0. Le match a été arrangé.
Quelques heures avant cette rencontre, 13 opposants péruviens livrés à l’Argentine ont été exécutés par l’armée, selon l’effroyable méthode des « vols de la mort ». Les condamnés sont jetés vivants d’un avion dans le Río de la Plata ou dans l’océan Atlantique. Un service rendu d’une dictature à une autre. En contrepartie, le gardien de but péruvien, Ramón Quiroga, d’origine argentine, rate son match. L’ignoble magouille sera révélée trente ans plus tard. Voilà, en tout cas, l’Albiceleste en finale face aux Pays-Bas. [...]
En fait, pas question de mélanger sport et politique. L’ensemble de la droite française partage cet avis. À gauche, on s’agite mollement. Lionel Jospin, secrétaire national du PS, précise : « Nous demandons le boycott de l’Argentine, pas de la Coupe du monde. » Qui peut se permettre de s’attaquer au sport le plus populaire du monde ? Des intellectuels, des artistes comme Louis Aragon, Roland Barthes, Bertrand Tavernier, Marguerite Duras ou Simone Signoret, qui, eux, réclament le boycott. Les Bleus seront battus au premier tour de la compétition. [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse les rubriques Mondial de football 2022 dans Sport : compétitions internationales dans Sport,
Le Qatar en France dans Qatar
VIDEO Prix de la Laïcité 2022. Annie Sugier : "Le voile signifie concrètement et symboliquement la séparation des femmes et des hommes" (Prix de la Laïcité, 9 nov. 22) dans Prix de la Laïcité 2022 dans Prix de la Laïcité,
le colloque VIDEO Colloque "Sport et laïcité" (CLR, 22 oct. 22),
les communiqués La neutralité religieuse sur les terrains de foot protège, rassemble et unit (CLR, 11 fév. 22), "Le corps des sportives n’est ni une marchandise ni un étendard politico religieux" (LDIF, LM, RdF , 30 juil. 21), "La ministre des sports n’a pas lu la Charte olympique" (CLR, LDIF, 12 juin 20), Voile autorisé sur les terrains de football : le gouvernement français muet ? (LDIF, CLEF, RdF, CLR, Egale..., 2 mars 14) ;
dans les Documents la Charte olympique (CIO),
dans les Initiatives proches la Ligue du droit international des femmes (LDIF) (note du CLR).
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales