Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Autrefois assimilés aux membres d’une secte, les « antivaccins » ont aujourd’hui pignon sur rue. Ils défilent tenant des pancartes sur lesquelles, sous l’effet conjugué de l’inculture et de la bêtise, des mains imbéciles déclinent des slogans assimilant le « pass vaccinal » au « travail libérateur » des camps nazis.

Faut-il y voir l’un des effets pervers du développement des réseaux sociaux, lesquels donnent une légitimité aux propos les plus délirants ?

Faut-il y voir la complicité d’une certaine classe politique toujours à l’affût de la moindre voix quel qu’en fut le prix à payer ?

Faut-il y voir une nouvelle version de cette compulsion à descendre dans la rue pour contester la parole publique ?

Que le rejet de toute parole d’autorité fasse aujourd’hui lien social ne doit pas nous étonner, tant celle-ci s’est dégradée au fil des ans, tant s’est affaibli le débat démocratique. Mais que ces oppositions puissent coaliser à la fois des pans entiers de l’extrême droite, de l’extrême gauche, et les croyances les plus irrationnelles doit nous alerter. Les milliers de morts, la crise économique qui est déjà là, le désastre qui se propage dans les pays où le vaccin est un luxe inaccessible ne pèseraient donc rien face à leur dérisoire revendication de "liberté" ? D’une liberté strictement individuelle sans égard pour celle des autres qui attendent simplement à de l’Etat, dont c’est le devoir, qu’il les protège ?

L’allure que prend cette contestation révèle une ignorance savamment entretenue par quelques agitateurs, ignorance des combats gagnés sur les maladies, grâce à la recherche, grâce à la science. Est-il besoin de rappeler que la baisse de la mortalité infantile, l’allongement de la durée de vie sont les fruits du progrès scientifique ?

Le refus vaccinal a longtemps été l’apanage des sectes qui voyaient dans ces progrès une atteinte aux prérogatives d’un dieu ou d’un gourou.

S’il devait gagner encore du terrain, ce serait une inquiétante régression pour la Raison.

Gilbert Abergel