9 décembre 2010
La laïcité est parfois considérée comme « ringarde » renvoyant aux combats franco-français de la IIIème République entre les Hussards noirs et la calotte, comme incompréhensible pour les jeunes générations, comme intraduisible dans les autres langues européennes.
Qui n’a pas entendu ce raisonnement dans des réunions publiques mais, hélas aussi, parfois chez ceux dont on attendrait plus d’ardeur à la défendre ou même dans les enceintes parlementaires ?
On ne mesure que rarement la valeur de ce que l’on croit acquis. On ne se rend compte de son importance que trop tard, après sa disparition. Il se pourrait qu’il en soit ainsi de la laïcité si l’on n’y prenait garde...
Comment ne pas voir les risques pour la paix sociale dans les discours de religions revendiquant une intervention directe de leur pouvoir dans la vie civile ? On aura sans doute remarqué la dernière déclaration du Pape Benoît XVI affirmant que la laïcisation des sociétés européennes était liberticide pour les religions et qu’elle était même susceptible de créer des conditions d’une dictature ! Un tel propos doit être rapproché de celui qui a été tenu par le Secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, Monseigneur Dominique Mamberti, qui proclamait : « La laïcité est souvent utilisée de nos jours pour entraver la vie et les activités de l’Eglise qui ne sauraient exister sans le christianisme. Comme d’autres valeurs de la modernité, elle est souvent invoquée pour critiquer l’église et plus largement la religion ! ».
Rappelons-nous que le Pape Jean-Paul II lui-même condamnait publiquement l’athéisme et s’opposait à la laïcité en procédant à d’innombrables déclarations contre elle en même temps qu’il revendiquait l’idée de Dieu dans la Constitution européenne et demandait en 2003 aux parlementaires de ne pas voter l’euthanasie ni l’avortement comme il demandait aux avocats de refuser de plaider les affaires de divorce !
Un tel discours démontre l’offensive qui est actuellement menée, en particulier par l’Église catholique apostolique et romaine, contre celles et ceux qui revendiquent haut et fort la liberté de conscience et la stricte séparation des pouvoirs civils et religieux. Mais nos lecteurs auront tous en mémoire toutes autres revendications portées par les représentants de l’islam radical, réclamant une adaptation de l’espace public et de ses règles de fonctionnement pour le respect de leurs croyances (accès réservés aux piscines, menus spécifiques dans les cantines, adaptation des temps scolaires au calendrier religieux). Notons à ce titre la clairvoyance de nos parlementaires qui ont su interdire le port du voile intégral dans l’espace public.
Tout au contraire, la République laïque rappelle qu’elle place sur un pied d’égalité les croyants et les non croyants sans aucune espèce de hiérarchie. En cela, nous nous inspirons de la Philosophie des Lumières et revendiquons seulement la séparation des églises et de l’État et l’égalité des hommes devant la Loi, quelle que soit leur croyance.
Nous proclamons que, pour être citoyens, nous n’avons pas besoin d’adhérer à une conception métaphysique ou religieuse des choses. C’est le sens de la revendication d’instituer une Fête de la Laïcité le 9 décembre, date anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État en France.
Soyons fiers de nos valeurs ! Soyons prêts à les défendre ! Soyons prêts à aider ceux qui souffrent de procès en apostasie ou pour blasphème, les victimes de la charia et de toutes les dictatures religieuses.
Soyons fiers de nous revendiquer comme républicains adogmatiques et d’appliquer les principes de la laïcité aux exigences de l’éthique, en particulier dans le domaine de la bioéthique pour faire en sorte que le progrès scientifique puisse s’appliquer largement à l’Humanité sans restriction imposée par les influences religieuses, en rejetant les dérives sectaires ou créationnistes !
Et qu’élus d’hier comme de demain sachent que nous défendrons jusqu’au bout la Loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État et ferons de la laïcité un thème central de la prochaine élection présidentielle.
Comité Laïcité République, 9 décembre 2010
Comité Laïcité République
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