Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

""VOLKSWAGEN (VW) parle turc !" Pour le constructeur automobile allemand, la diversité, c’est aussi une affaire de marketing. En témoigne cette campagne lancée en 2005 : VW a décidé de former des vendeurs-conseillers spécifiquement turco-allemands, "plus à même de s’adresser à certains de nos clients chez nos concessionnaires", explique un porte-parole. En quatre ans, VW a embauché et qualifié une cinquantaine de recrues.

A l’origine du programme, un constat : plus de 10 % de la population outre-Rhin est aujourd’hui d’origine étrangère, en majorité turque. Mais, en dépit des initiatives d’"ethno-marketing" comme chez VW, l’intégration sur le marché du travail reste laborieuse. Ces dernières années, les entreprises ont eu à coeur de démontrer qu’elles s’attaquaient au problème - du moins en théorie. La promotion des actifs issus de l’immigration figure ainsi au centre de la "charte de la diversité" lancée fin 2006, sur le modèle français. Dû, à l’origine, à l’initiative de quatre grands groupes - Deutsche Telekom, Deutsche Bank, Daimler et Deutsche BP - ce traité a depuis été ratifié par quelque 600 entreprises.

Un tel document fait-il office d’incitation efficace ? Selon les experts, il est difficile de l’affirmer. La charte ne crée pas d’obligation, si ce n’est la publication d’un rapport annuel dans lequel chaque entreprise présente les efforts accomplis. Une étude publiée en juillet par le cabinet de consultants Ungleich Besser dresse un bilan assez négatif : réalisée à partir des méthodes de recrutement en ligne d’une trentaine de grandes entreprises, l’étude montre qu’elles ne sont que 50 % à prendre vraiment en compte les notions de diversité et d’égalité des chances. [...]

Le premier gouvernement d’Angela Merkel (2005-2009) a tenté de prendre le problème à bras le corps via un plan national pour l’intégration doté de 750 millions d’euros. Une série d’initiatives doivent permettre d’améliorer les chances de réussite à l’école et sur le marché du travail, comme la création de 10 000 places d’apprentissage d’ici à 2010.

L’enjeu est crucial pour l’Allemagne face au défi du vieillissement démographique. Certains secteurs sont déjà confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre. Or les actifs d’origine étrangère constituent un réservoir encore loin d’être épuisé. [...]"

Lire "Allemagne : Ethno-marketing et intégration".