“A-t-on le droit de tout dire ?” (Le Monde diplomatique, avril 07)

1er mai 2007

"Depuis le début des années 2000, la définition et l’exercice de la liberté d’expression bousculent à nouveau l’actualité : polémiques et violences dans le monde après la publication de caricatures de Mahomet au Danemark, emprisonnement de l’écrivain britannique David Irving en Autriche pour « négationnisme » , controverses sur la loi française interdisant de contester la réalité du génocide arménien...

Ces débats ne sont pas nouveaux : la volonté de supprimer les divergences d’opinion et tout ce qui est jugé immoral, hérétique ou insultant a toujours traversé l’histoire sociale, religieuse et politique. Ils refont surface sous l’effet de deux stimuli : la révolution des moyens de communication et les attentats du 11-Septembre, qui ont accru les tensions internationales. La possibilité de diffuser à travers la planète la quasi-totalité des informations, avec leurs spécificités culturelles et politiques, fait de ces messages et de leur contrôle un tel enjeu qu’il donne lieu à des batailles féroces. Cela implique-t-il de restreindre les libertés ?

La liberté d’expression, dont fait partie l’accès à l’information, est un droit fondamental internationalement reconnu et un pilier de la démocratie. Non seulement elle élargit les connaissances accessibles et la participation de chacun à la vie de la société, mais elle permet aussi de lutter contre l’arbitraire de l’Etat, qui se nourrit du secret.

Néanmoins, depuis toujours, la question se pose de ses modalités d’exercice. Certains soutiennent qu’elle est sans limites. Mais la ligne de partage entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas a toujours été contestée. Plus que les autres, ce droit dépend du contexte, et sa définition est en grande partie laissée à la libre appréciation des Etats."

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