Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express. 9 novembre 2020
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Qu’est-ce qu’il a encore fait, celui-là ? En écoutant France Inter, l’autre jour, alors que l’humoriste matinale employait - au jugé - une dizaine de fois le terme "populiste" dans son billet, je me demandais, l’oreille distraite, ce qu’avait encore fait "le peuple" pour que sa racine latine vienne nourrir tant de courroux. Il était question, cette fois, du comportement aberrant de certains face au Covid-19, et notamment celui des "anti-masques". Le diagnostic était sans appel, qui taillait un costume - en soi justifié - aux rebelles du FFP2 : il s’agissait de "populisme scientifique" et de "populisme sanitaire"... Et qu’importe si une récente enquête de la Fondation Jean Jaurès a montré que, parmi les anti-masques, les cadres et professions intellectuelles supérieures sont largement surreprésentées (36 % des personnes interrogées, pour 18% dans l’ensemble de la population)... Le peuple a parfois le dos large.
Populisme. "Nom, masculin. Politique (souvent péjoratif) : discours s’adressant aux classes populaires, fondé sur la critique du système et de ses représentants", nous apprend Le Robert. Dans les faits : mot fourre-tout devenu cri de ralliement, qui assure l’assentiment des uns et l’irritation des autres, surtout si vous l’assortissez d’une périphrase entendue. Le cancer populiste - "comme on dit dans le jargon de centre gauche", ironise Michel Houellebecq - englobe des phénomènes plus que variés, allant de Marine Le Pen à Boris Johnson, en passant par Didier Raoult, Jean-Marie Bigard, les gilets jaunes, la xénophobie, les tarifs douaniers, le souverainisme, ou les anti-masques (donc). [...]"
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