22 février 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[…] Nano a organisé une réunion avec environ 200 gitans de Montpellier pour les briefer, autrement dit pour les inciter à voter Vignal. « Si on estime que c’est bon pour nous, qu’on peut se mobiliser pour un candidat, on le dit et la communauté nous écoute, explique Nano. Question de confiance. » C’est ainsi que pendant trente-cinq ans, les Gitans de Montpellier, unis derrière « l’Indien », le père de Yaka, ont soutenu l’ancien maire, feu Georges Frêche. Voteront-ils de nouveau comme un seul homme ? Nano l’espère ; il évalue cette réserve électorale à 7 000 voix.
A Montpellier comme ailleurs dans le Grand Sud, les « référents » occupent une place centrale dans le choix du vote des gitans. Populaires et respectés dans leur quartier, actifs pour leur communauté, ils sont volontiers consultés et écoutés en période d’élections. « Chez nous, la consigne de vote existe toujours », résume Yaka. Mais ces référents s’imposent aussi comme de précieux interlocuteurs pour les « pailloux », les non-Gitans.
Plusieurs référents de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales nous ont confié avoir été approchés par des candidats dans leur ville afin de relayer la bonne parole politique au sein de leur communauté. « Ils nous disent qu’élus, ils pourront embaucher à la mairie un fils ou un cousin, ou bien aider nos associations ou notre quartier, qu’ils s’arrangeront pour trouver un logement social à tel ou tel… » témoigne Tony (1), lui-même démarché par plusieurs politiques à Perpignan. « Quand on est référent et qu’on demande quelque chose, on nous l’accorde. » Mais il y a une contrepartie, explique-t-il : recruter des bénévoles dans la communauté pour tracter dans le quartier, convaincre de « bien » voter… Patricia, qui se dit ex-référente de Jean-Marc Pujol, maire LR de Perpignan (candidat à sa succession), raconte : « On faisait de grandes réunions pour lui dans notre quartier. Et Pujol a fait un bon score ici. Il était bien content. »
Egalement établi à Perpignan, Jeannot, un musicien investi auprès des jeunes de la communauté gitane, raconte qu’il a lui aussi été contacté par plusieurs candidats, ou par leurs bras droits pour réaliser une « petite intervention » : « Ils voulaient que je fasse un spectacle à leur permanence. Accepter, ça signifie qu’on les soutient. Des gens dont je n’ai pas eu de nouvelles pendant cinq ans se remettent à m’appeler ou à venir à mes concerts. Et on me promet des boulots stables pour les jeunes dont je m’occupe… » […]"
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