Amine El Khatmi, président du Printemps républicain. 21 août 2021
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Ce rôle d’observateur critique a ses limites et que nous faisons de la politique pour changer les choses. Mettre les mains dans le cambouis pour représenter une gauche républicaine et populaire, c’est un défi qui m’intéresse. Désormais, notre objectif est de faire élire des députés Printemps républicain dans la prochaine Assemblée nationale. C’est cet objectif qui va me mobiliser dans les prochains mois. [...]
Ces Français de Carpentras, de Dreux, de Montluçon qui veulent vivre dignement des fruits de leur travail, et qui se sentent méprisés. On me dit que beaucoup d’entre eux votent Rassemblement national, et qu’à ce titre il ne faudrait pas leur parler. Au nom de quoi ? J’ai grandi à Avignon où le RN attire 30 à 35 % de l’électorat, et parmi ces électeurs, je fais une différence nette entre d’authentiques racistes et ceux qui ne le sont pas mais qui sont exaspérés et en colère, qui ressentent cette insécurité culturelle si bien décrite par mon ami Laurent Bouvet. La posture morale de la gauche antiraciste qui répète à coups de pin’s et de slogans creux « F comme facho, N comme nazi » a démontré son inefficacité ! Et je le sais bien, puisque j’ai crié moi-même ces slogans. [...]
Notre pays doit faire un effort pour mieux intégrer, tant ceux qui naissent sur notre sol que ceux qui aspirent à le rejoindre en venant d’ailleurs. Sur ce sujet, je crois à la fermeté et à l’humanité. Expulser les étrangers qui ont été déboutés du droit d’asile, ceux qui ont épuisé tous les recours possibles me semble relever du bon sens. Les Français ne comprennent pas que des obligations de quitter le territoire français (OQTF) ne soient pas exécutées. J’ai été très marqué par le féminicide d’Hayange : Stéphanie, 22 ans, meurt le 23 mai 2021 sous les coups de son compagnon, un réfugié politique serbe, porteur d’un bracelet électronique au moment des faits, et qui en était à sa dixième condamnation judiciaire… Il y a bien longtemps qu’il aurait dû être renvoyé en Serbie. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait plus tôt ? Je plaide pour la fermeté, mais en même temps je pense qu’il faut être plus humain avec ceux qui remplissent les conditions pour rejoindre notre communauté nationale. On ne peut pas se borner à leur donner un papier et se considérer comme quitte. Il faut davantage mettre l’accent sur l’apprentissage de la langue. L’Allemagne propose à ces nouveaux citoyens 600 heures de cours de langue ; la France, seulement 200 heures. Il faut y remédier. Je propose aussi la création de tuteurs républicains bénévoles, fonctionnaires, avocats, médecins, chefs d’entreprise, etc., qui accompagneraient ces nouveaux citoyens dans les premiers mois de leur découverte de la France et du français. [...]
Quand on écoute les onze minutes du discours, Emmanuel Macron dit bien que la France a vocation à accueillir ceux qui ont travaillé avec nous et ceux qui rempliraient les conditions, au cas par cas. Peut-être aurait-il pu attendre que l’émotion retombe, et/ou choisir d’autres mots. Mais d’une manière générale, je ne comprends pas bien ce qu’on lui reproche. De manquer d’humanité ? De vouloir accueillir les réfugiés politiques tout en refusant l’immigration irrégulière ? Les cris d’orfraie d’une partie de la gauche me semblent bien excessifs… [...]
Je suis sévère avec la gauche car j’en viens ! Et, pour moi, une partie de ceux qui se revendiquent de la gauche ne le sont plus. Ceux qui défendent avec plus de verve Barakacity que Charlie Hebdo ne sont plus de gauche. Ceux qui défilent avec Assa Traoré et se taisent lorsque Mila est menacée ne sont plus de gauche. Ceux qui traitent Élisabeth Badinter d’islamophobe ne sont plus de gauche. Ceux qui ont remplacé la lutte des classes par la lutte des races ne sont plus de gauche. Ils ont trahi le peuple ! Cet abandon a d’ailleurs été théorisé dans une note du think tank Terra Nova en 2012, suggérant au Parti socialiste de s’adresser à une coalition électorale regroupant des minorités plutôt que de s’adresser au peuple dans son ensemble et aux catégories populaires en particulier. Moi, je n’ai pas l’impression d’avoir changé. En défendant l’ordre, l’autorité de l’État, la sécurité, je suis toujours de gauche. J’ai grandi dans des quartiers populaires, et je sais que l’insécurité frappe d’abord les populations les plus fragiles. [...]"
Lire "El Khatmi : « Le Drian croit-il que les talibans vont organiser une Gay Pride ? »"
M. El Khatmi affirme, comme d’autres, que Michel Rocard aurait déclaré : "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part". En réalité il n’a pas prononcé la deuxième partie de la phrase. Il s’agit d’une manipulation a posteriori. Lire Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : il n’y a pas de "mais" (liberation.fr , 22 av. 15) (note du CLR).
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