Revue de presse

A. Carré : "Une « culture du viol » chez les chiens ? La gauche identitaire au piège de ses propres obsessions" (lefigaro.fr/vox , 8 oct. 18)

Alexis Carré, doctorant en philosophie politique à l’École normale supérieure. 12 octobre 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Cet exemple, parmi d’autres, est l’un des canulars qui ont berné plusieurs revues scientifiques américaines, mettant en évidence leur parti pris idéologique. Alexis Carré dénonce un appauvrissement intellectuel de l’université, obnubilée par les études victimaires et la déconstruction."

"[...] Au-delà du caractère spectaculaire de l’entreprise, leur démarche invite à s’interroger sur les causes de cet engouement pour ce qu’ils appellent les « grievance studies », et qu’on pourrait traduire par « études plaintives » ou « victimaires », c’est-à-dire centrées sur les individus ou les groupes qui se disent victimes d’un tort dont le système organisant la société serait responsable. Cette désignation qui leur est propre regroupe en réalité une variété de disciplines et de niches allant de la théorie critique raciale aux études de blanchité en passant par les théories queer, féministe ou postcoloniale. Malgré leur prestige grandissant, la légitimité de ces nouveaux champs de recherche est souvent débattue du fait de leur politisation et des pressions qu’ils font peser sur les procédures qui gouvernent la production des savoirs. La question est de déterminer si ces manquements à la déontologie universitaire sont dus aux défauts individuels des chercheurs qui se consacrent à ces études ou bien si le cadre conceptuel qu’ils utilisent ne porte pas une part de responsabilité dans leurs erreurs.

Inspirée par la théorie française post-marxiste (Foucault, Deleuze, Derrida etc.) et par l’école de Francfort, cette pensée victimaire s’est élaborée à partir d’une réappropriation intellectuelle et militante de la déconstruction et de la théorie critique au service des minorités opprimées. Si elle comporte parmi ses défenseurs des universitaires établis comme Judith Butler, Kimberlé Crenshaw ou Kwame Appiah, elle repose également sur un vivier particulièrement actif de militants associatifs, de journalistes et d’adeptes des réseaux sociaux (pour ne citer que quelques noms : Ta-Nehisi Coates, Linda Sarsour, Tamika Mallory, Anita Sarkeesian etc.) chargés de mobiliser les communautés concernées autour d’un certain nombre de revendications.

Le mode d’action de ces activistes, malgré la multiplicité des chapelles que nous avons évoquées, comporte toujours ces deux dimensions : la lutte pour la reconnaissance et la critique de la domination. Or ces deux concepts, qui au premier abord semblent être tout à fait respectables, s’articulent ensemble dans une relation qui rend impossible la recherche de la vérité. Ce n’est donc pas par paresse intellectuelle, ou quelque autre cause remédiable, que ces revues prestigieuses ont pu se laisser ainsi berner par ces trois chercheurs, mais parce que l’idéologie qui les anime les y prédispose. [...]"

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