Revue de presse

600 à 5 000 euros d’amendes requises contre 34 catholiques intégristes qui ont perturbé la pièce de Castellucci (AFP, leparisien.fr , 19 av. 13)

20 avril 2013

"Des amendes de 600 à 5 000 euros ont été requises vendredi contre 34 catholiques intégristes pour avoir perturbé, en octobre 2011, le déroulement, dans un théâtre parisien, d’une pièce de Romeo Castellucci, « Sur le concept du visage du fils de Dieu », qu’ils jugeaient « blasphématoire ».

Insistant sur le caractère « concerté » des actions, la représentante du ministère public, Agnès Chenard, a estimé qu’« interrompre un spectacle, dire Votre spectacle c’est de la merde », c’est « une violence ».

Vendredi, trois des six prévenus qui restaient à entendre se sont présentés, cheveux courts et costumes sombres, devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils ont tous assumé leurs actes, contrairement à d’autres entendus lors d’une précédente audience. L’un d’eux, un sympathisant de Civitas, présenté comme l’instigateur des actions, a reconnu à la barre avoir remis dix places à des participants : « Nous l’avons fait pour nos enfants, nos parents, pour l’ensemble des catholiques, pour que les générations suivantes sachent qu’il y a encore des gens qui ont des convictions ».

Dans leurs plaidoiries, les avocats des prévenus et des parties civiles (le Théâtre de la Ville, le metteur en scène et la ville de Paris) ont chacun repris la liberté d’expression à leur compte : « La ville de Paris n’a fait qu’assurer la liberté d’expression », a ainsi plaidé son avocat Me Alexis Gublin. Face à cela, Me François Souchon, conseil des 22 prévenus, a rétorqué, ironique : « La liberté d’expression s’applique à tous... sauf pour nos clients. Ces catholiques sont logiquement indignés par des coulures d’excréments » sur le visage du Christ.

Les débats avaient commencé le 1er février devant la 24e chambre du tribunal correctionnel de Paris et auraient dû reprendre deux semaines plus tard. Mais l’audience du 15 février avait été renvoyée. Les 34 prévenus encourent 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende pour avoir, « de manière concertée » et par « voies de fait, destructions ou dégradations », fait entrave à la liberté d’expression. Le délibéré sera rendu le 21 juin."

Lire "Les catholiques intégristes avaient perturbé une pièce en 2011".


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