par Patrick Kessel 5 octobre 2015
Boualem Sansal, "2084, la fin du monde", Gallimard.
L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.
Peut-on dire, selon la formule consacrée, que toute ressemblance avec des situations ou des personnages... serait purement fortuite ? Sur les traces d’Orwell, Boualem Sansal, ne vise personne !! Il prend même la précaution, dans un avertissement, de préciser que « le lecteur se gardera de penser que cette histoire est vraie ou qu’elle emprunte à une quelconque réalité connue ».
« Dormez tranquilles, bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle » ironise l’auteur.
« La religion fait peut-être aimer Dieu, mais rien n’est plus fort qu’elle pour faire détester l’homme et haïr l’humanité » écrit l’auteur en exergue de ce dernier roman. Impertinent et courageux ; des vertus de plus en plus rares.
Patrick Kessel
Lire aussi "Boualem Sansal : du totalitarisme de Big Brother à l’islamisme radical" (lefigaro.fr , 4 sept. 15) (note du CLR).
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