par Gérard Durand. 23 août 2021
[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
143 rue du désert, de Hassen Ferhani (1 h 40), avec Malika. Sortie le 16 juin 21.
En Algérie, sur la nationale 1 qui relie Alger à Tamanrasset, en plein désert à près de dix heures de route d’Alger, on voit apparaître une petite masure. C’est la que Malika, 74 ans a décidé de finir ses jours en faisant de cet endroit un relai où s’arrêtent de rares voyageurs ou chauffeurs routiers. Malika les reçoit, les écoute, peut les nourrir et parfois les héberger dans des conditions simplissimes. Au menu figure l’omelette, ou l’omelette avec tomate, c’est tout. Pour le repos une planche ou un fauteuil.
C’est un road movie à l’envers, ou il ne se passe rien. Malika a cependant accepté que le réalisateur vienne la filmer pour qu’elle raconte sa vie, mais elle ne joue pas le jeu, le spectateur peine dans son récit à démêler le faux du vrai et c’est peut-être pour cette raison qu’il suit jusqu’à la fin et sans un moment d’ennui l’histoire qu’on lui raconte. Malka est philosophe, les choses sont comme elles sont et le récit des voyageurs est souvent aussi imaginaire que le sien, lequel varie en réponse à ce qu’on lui a dit. Elle ne veut à aucun prix retrouver l’ambiance de la ville, la compagnie de son chat lui suffit. Et c’est d’un œil placide qu’elle voit s’installer près de chez elle une station-service aux néons flamboyants, persuadée de la voir disparaître à court terme.
Ce film est un poème qui nous repose du tumulte extérieur, profitez-en !!
Gérard Durand
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