Revue de presse

Voile : Eric Piolle, champion des escrocs de l’islamophobie (Riss, Charlie Hebdo, 23 fév. 22)

Riss, directeur de la publication de "Charlie Hebdo". 23 février 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"Éric Piolle, maire de Grenoble, s’est signalé cette semaine en apportant son soutien à la poignée de femmes qui revendiquent en France de pratiquer le sport en portant le voile. Cette affaire est un bel exemple de manipulation de l’opinion publique.

Je soutiens le combat des #Hijabeuses.

Sur le #Burkini et le rapport au corps, la majorité que je conduis à Grenoble s’est engagée dans un processus de réflexion et de formation. Nous rendrons public notre position avant l’ouverture des piscines d’été.#SpaceEcologiePopulaire

— Éric Piolle (@EricPiolle) February 17, 2022

Si on veut faire avancer une cause foireuse comme celle du voile dans le sport, il faut marquer les esprits en employant un vocabulaire puissant et intimidant. Dans son tweet, Piolle écrit : « Je soutiens le combat des Hijabeuses. » Le mot important de cette phrase est « combat ». Nous serions donc en présence d’un « combat », ce qui laisse entendre qu’un affrontement, voire une guerre, se déroule en ce moment dans le pays. Contre qui  ? contre quoi  ? On ne le sait pas. Cela suggère qu’il y aurait des agresseurs et des agressés, des coupables et des victimes. Et si Piolle, élu écolo de gauche, et donc défenseur des faibles contre les oppresseurs, soutient les porteuses de hijab, cela suffit à démontrer que ce sont elles les victimes. Le positionnement du maire de Grenoble ne nécessite pas de prouver qu’une injustice est en cours. Sa déclaration en leur faveur vaut preuve.

Il poursuit : « Sur le burkini et le rapport au corps… » Piolle veut faire croire que le burkini pose la question du corps. Le rapport au corps est effectivement un sujet de réflexion sensible, à notre époque où l’épanouissement personnel et l’affirmation de soi sont présentés comme essentiels. Soutenir le port du voile ou du burkini dans l’exercice du sport s’inscrirait donc, selon lui, dans cette logique de libération des individus. En plaçant le débat sur ce terrain, il nous enferme dans un périmètre de réflexion qui interdit toute autre tentative d’explication, comme celles de l’intégrisme ou du fanatisme religieux. Piolle manie parfaitement un truc de base pour prendre le contrôle d’un débat, qui consiste à limiter l’espace dans lequel l’opinion publique sera autorisée à réfléchir et, par la même occasion, à lui interdire de s’aventurer dans des directions qui la feraient s’écarter de l’idéologie qu’on veut lui imposer. [...]

Il conclut en évoquant la « pression sur les corps ». En ne parlant plus du « rapport au corps », comme au début de son message, mais cette fois de « pression sur les corps », il laisse entendre qu’on ferait subir aux personnes adeptes du hijab des souffrances quasi physiques. C’est aussi un rappel à l’ordre en direction de ceux qui s’obstineraient à placer la question du voile sur un autre plan que celui du corps, comme par exemple sur celui de la religion.

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Cette analyse rapide illustre les techniques utilisées pour biaiser la réalité et manipuler l’opinion publique. Les escrocs de l’islamophobie que dénonçait Charb n’ont rien perdu de leur crapulerie intellectuelle et de leur acharnement à tromper leurs concitoyens. On en viendrait presque à parler d’une forme de négationnisme, puisque la manière avec laquelle le maire de Grenoble pose la question du voile dans le sport nie purement et simplement la dimension religieuse et réactionnaire de cette pratique, cela d’autant plus que le Coran ne l’impose absolument pas [1].

Élu d’un parti dont il sait pertinemment qu’il n’aura jamais la majorité en France, Piolle mise sur les divisions en mettant en avant une minorité minuscule plutôt que sur l’unité en rassemblant les citoyens autour de thèmes fédérateurs. Nous n’avons pas uniquement affaire à des escrocs de l’islamophobie, mais aussi à des saboteurs de la démocratie. « Citoyenneté », « diversité », « consultation », « vivre-ensemble » sont des expressions et des mots dont font usage ces fumistes pour amadouer les crédules. Un mensonge bien élaboré peut causer bien plus de dégâts à une démocratie qu’une bombe ou qu’une rafale de kalachnikov."

Lire ""Et revoilà le voile".

[1On s’en contrefiche que le Coran l’impose ou pas (note du CLR).



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