(Le Point, 14 sept. 23) 20 septembre 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Samuel Ftitoussi, Woke fiction. Comment l’idéologie change nos films et nos séries, Le Cherche Midi, sept. 2023, 368 p., 20,90 €.
Lire "Quand le wokisme fait son cinéma".
"[...] « Tandis que les six premiers Star Wars (1977-2005) mettaient en valeur une masculinité négative (les forces du mal) mais aussi positive (l’ordre Jedi), les hommes se distinguant souvent par leur bravoure et leur aptitude au combat, les héros dans Star Wars 8 (2017) ne se démarquent plus. Luke Skywalker, héros des premiers volets de la saga, joue un rôle mineur : reclus sur une île isolée après avoir abandonné ses proches et sa cause, il est devenu un barbu grincheux. L’acteur Mark Hamill a lui-même jugé que l’évolution de son personnage était incohérente : “Comment a-t-on pu passer de ce personnage optimiste et positif à ce vieillard cynique et suicidaire qui veut qu’on dégage de son île ?” […] Cette évolution est-elle le reflet d’un choix idéologique motivé par la lutte contre les stéréotypes comportementaux ? D’autres indices laissent supposer que oui. Au début du film, un homme commet, par excès d’hubris, une erreur qui coûte cher à la résistance. “Tous les problèmes ne peuvent être résolus en faisant exploser les choses”, lui explique une générale (jouée par une Laura Dern aux cheveux roses) avant de le rétrograder. Quelques scènes plus tard, alors qu’il constate à voix haute qu’il reste peu d’essence dans le vaisseau spatial, la générale lui répond : “Merci de m’expliquer ce que je sais déjà” (le “mansplaining” est là dénoncé). »
Le cas Bac Nord
« Sous la forme d’un thriller haletant, le film raconte l’histoire (inspirée de faits réels) de trois membres de la brigade anticriminalité des quartiers nord de Marseille, amenés à franchir la légalité pour obtenir des résultats dans la lutte contre le trafic de drogue. Le film jette une lumière crue sur la violence qui gangrène certaines cités, peuplées en majorité de Français issus de l’immigration, la barbarie des dealers et l’existence, dans notre pays, de zones de non-droit où la police ne peut presque plus pénétrer. Un commandement [du wokisme, NDLR] (tu veilleras à représenter positivement les minorités) était donc bafoué. Les reproches idéologiques ont commencé dès la conférence de presse qui a suivi la projection au Festival de Cannes. […] Dans les semaines qui ont suivi, la presse progressiste a dézingué le film. Libération l’a qualifié de “fasciste”, Le Monde l’a décrit comme “dépourvu de toute subtilité”, Les Inrockuptibles l’ont accusé de donner du crédit à la notion d’“ensauvagement” et Télérama a expliqué que son visionnage ne suscitait qu’un “malaise”. […]
La campagne de dénigrement a peut-être “éduqué” Cédric Jimenez sur l’importance des stéréotypes dans la fiction. Son film suivant, Novembre, raconte la traque des commanditaires du 13 novembre 2015. Ceux-ci avaient été localisés grâce au tuyau d’une amie de la cousine d’un des terroristes, qui avait pris, au péril de sa vie, d’immenses risques pour contacter la police. […] Dans le film, son personnage s’appelle Samia (un pseudonyme) et porte le voile. Sauf que… la vraie Samie ne porte pas le voile, elle est même militante laïque opposée au voile ! […] Mais pourquoi ce choix scénaristique initial ? Interrogée à ce sujet dans l’émission C à vous sur France 5, l’actrice Lyna Khoudri, qui jouait Samia, a apporté des éléments de réponse : “Elle est voilée, je trouve que c’est une bonne manière de contredire par anticipation tous les amalgames qui auraient pu être faits.” » [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse les dossiers "Wokisme", Cinéma dans Liberté d’expression : culture, dans Liberté d’expression,
dans la rubrique Culture Novembre - Fiction ou document, choisis ton camp camarade ! (E. Moreau) dans Cinéma (note de la rédaction CLR).
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