Communiqué du CLR

Naser Khader, député danois, et le café parisien La Mer à boire, lauréats du Prix de la Laïcité 2007

31 janvier 2007

Les Prix de la Laïcité 2007 ont été décernés par le Comité Laïcité République (jury présidé par Antoine Sfeir, directeur des Cahiers de L’Orient) au député danois Naser Khader et au café parisien La Mer à boire, le 26 janvier à l’Hôtel de ville de Paris.

Naser Khader a reçu le Prix international de la Laïcité. Après la publication de dessins sur Mahomet dans le journal danois Jyllands-Posten, Naser Khader s’est opposé à la censure et aux représailles exigées par les intégristes islamistes ; apparaissant comme le chef de file des musulmans démocrates au Danemark, il est l’objet de menaces de mort.

Le café parisien La Mer à boire a reçu le Prix national de la Laïcité. Etabli dans le quartier de Belleville, La Mer à boire a accueilli une exposition de dessins sur les religions, intitulée « Ni Dieu, ni Dieu », et il n’a pas cédé face aux multiples pressions et agressions.

Naser Khader et le café La Mer à boire ont défendu la liberté d’opinion et d’expression, le refus de la censure et de l’interdiction du blasphème.
La réunion publique de remise du Prix de la Laïcité 2007, vendredi 26 janvier à l’Hôtel de ville de Paris, a été ouverte par Anne Hidalgo, Première Adjointe au Maire de Paris Bertrand Delanoë.

Présentés par Philippe Foussier, Président du CLR, les débats ont traité notamment de la question laïque en Espagne, avec Jose Munoz, professeur à l’Université de Barcelone ; et des sectes, avec Catherine Picard, Présidente de l’Unadfi.

Cette réunion constituait aussi une des étapes du Parcours laïque effectué tout au long de la journée par une vingtaine de collégiens du Kremlin-Bicêtre, sous l’égide du CLR Ile-de-France. Un parcours qui avait amené les jeunes à Montmartre, devant la statue du Chevalier de la Barre, torturé et mis à mort en 1766 pour ne s’être pas découvert au passage d’une procession catholique ; puis au musée Carnavalet, riche de témoignages sur la Révolution française ; enfin à l’Hôtel de ville, « palais des citoyens ».

A l’occasion de la remise des Prix international et national de la Laïcité, à Naser Khader et au café La Mer à boire, se sont exprimés Christian Bataille, député du Nord ; Caroline Fourest, journaliste à Charlie Hebdo ; Mohamed Sifaoui, journaliste, menacé de mort, lui aussi, parce qu’il s’oppose à la prétention des islamistes de représenter l’ensemble des personnes de confession musulmane.

Concluant les débats, Patrick Kessel, président d’honneur du Comité Laïcité République, a réaffirmé le soutien total des laïques sincères à l’hebdomadaire Charlie Hebdo, traîné en justice pour avoir publié, fidèle à sa tradition de liberté de ton et d’expression, des caricatures de figures religieuses, notamment celles pubiées par le Jyllands-Posten [1]. Or, l’hebdomadaire satirique est poursuivi en justice non seulement par les intégristes de l’UOIF ou de la Ligue islamiste, mais aussi par la Mosquée de Paris. Ce qui montre que, plus de cent ans après la Loi de Séparation des églises et de l’Etat, le cléricalisme n’a pas désarmé et reste un réflexe des clergés, quels qu’ils soient, dès lorsqu’ils perçoivent une brèche potentielle dans l’application du principe de laïcité. A cet égard, au nom du Comité Laïcité République, Patrick Kessel a condamné les conclusions du rapport Machelon [2], commandé par le ministre de l’Intérieur et des cultes, rapport qui propose de remettre en cause la Loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat.



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