25 juin 2014
"Depuis la réforme des rythmes scolaires adoptée en septembre 2013 par 4 000 communes, près d’un quart des écoliers français expérimentent la semaine de quatre jours et demi.
Cette réforme, très controversée, a été accueillie par certains patronages comme l’occasion de participer à un véritable projet éducatif territorial. Pour d’autres, le lien avec la ville n’a pas été simple à tisser.
Les villes qui, à la rentrée dernière, ont adopté la réforme des rythmes scolaires « ont poussé les patronages concernés à modifier toute leur organisation », reconnaît Laurence Munoz, vice-présidente de la Fédération sportive et culturelle de France (FSCF), qui rassemble 2 000 patronages et 230 000 licenciés. « Nous avons poussé nos associations à s’engager dans ce projet pédagogique », ajoute-t-elle. [...]
Dans les grandes villes, pour mener à bien cette transition, certains patronages ont bénéficié en amont d’un dialogue constructif avec les mairies, les conseils d’école et l’État. C’est le cas de la Camillienne, une association chrétienne de Paris, qui a ouvert en septembre deux nouveaux centres d’accueil pour les enfants. « Nous avons entre 80 et 100 enfants de plus par rapport à l’année dernière », se réjouit Virginie Mathias, directrice de ce patronage.
Il n’a fallu que quelques heures à cette jeune femme pour convaincre la municipalité que son association n’avait « rien à voir avec du prosélytisme ». « Nous avons une statue de la Vierge au milieu de la cour. Cela a inquiété certains parents d’élèves soucieux du respect de la laïcité, mais nous avons su expliquer que cela appartenait à l’histoire de la Camillienne », explique-t-elle.
Pour s’occuper des nouveaux arrivants, « un réseau de solidarité » s’est déployé en quelques mois dans la paroisse parisienne du Saint-Esprit et, aujourd’hui, une quarantaine de bénévoles se mobilise chaque jour pour récupérer des dizaines d’écoliers à la sortie des classes. Dix nouveaux intervenants ont été engagés par la Ville de Paris et par la direction de la jeunesse et des sports. « Nous avons la chance d’être à Paris et d’avoir le soutien à la fois du diocèse et de la mairie », reconnaît Virginie Mathias. En plus des nouvelles activités périscolaires, la Camillienne continue, comme les années précédentes, de proposer aux enfants une heure de catéchisme par semaine dans la maison paroissiale du Saint-Esprit. Associé à des activités culturelles et spirituelles, le catéchisme peut en effet être proposé aux parents d’élèves, en cohérence avec un projet éducatif territorial. [...]
Toute activité périscolaire doit être en cohérence avec le projet éducatif territorial de la ville et la laïcité définie par le code de l’éducation ; tout l’enjeu pour les patronages est finalement de s’adapter à l’exigence de laïcité sans pour autant renoncer à leurs traditions. Marie-Christine Aubert, secrétaire générale de la Fédération d’associations culturelles éducatives et de loisirs (Facel), qui rassemble une cinquantaine de patronages à Paris, sent d’ailleurs « le retour d’un vrai patronage, au sens traditionnel ». [...]"
Lire "Les patronages face à la réforme des rythmes scolaires".
Comité Laïcité République
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