Revue de presse

"Les hommes qui n’aimaient pas les femmes... non excisées" (F. Boudjahlat, huffingtonpost.fr , 1er mars 16)

par Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale du Mouvement républicain et citoyen. 1er mars 2016

"[...] L’islam sert de vecteur, de cadre légal et de prétexte à une maltraitance ordinaire des femmes. A une volonté de contrôle total. Les Codes de la famille des pays arabes consacrent, respectant la Charia, une inégalité de fait entre les époux et entre les garçons et les filles, notamment dans l’héritage. Les femmes ont le statut de mineur perpétuel. Et nous constatons l’explosion de mariages contractés avec des mineures de plus en plus jeunes. C’est une pédophilie systémique qui se met en place. En Iran, les mariages avec des jeunes filles étaient permis dès que les filles étaient réglées, et donc que leur pureté devenait à la fois un enjeu et une vulnérabilité. En Irak, c’est le gouvernement chiite Nouri Al-Maliki qui a institué comme âge légal de mariage pour les filles l’âge de 8 ans. Il est même dément de s’apercevoir que la réforme du code de la famille vers une version plus islamiste a été l’une des priorités de ce gouvernement dans un pays fracassé. (Selon un rapport de Human Rights Watch de 2011, des statistiques de l’ONU montrent qu’environ 14% des jeunes filles y sont mariées avant l’âge de 15 ans.) L’urgence du contrôle des femmes. Ces mariages avec de jeunes enfants à peine formés sont le lot commun au Yémen, dans le sultanat d’Oman, très souvent comme paravent légal à de la prostitution. Ces hommes s’affichant si bons musulmans n’aiment pas les femmes mais aiment visiblement les petites filles. [...]

La méthode des radicaux et de leurs idiots utiles est la même, et se compose de deux tactiques principales :

  • La première tactique consiste à arguer de la nécessaire exception culturelle. Une tradition doit se respecter, sous peine de racisme. Des autorités religieuses et associatives appellent à adapter les Droits des pays européens à ces spécificités dites culturelles. Les demandes des radicaux trouvent d’étranges soutiens dans la matrice culturelle anglo-saxonne de la personnalité des droits http://la-sociale.viabloga.com/news/sous-quelles-lois-vis-tu et de l’omniprésence du religieux comme unique source de l’éthique et de la morale. L’exemple le plus récent est donné de manière navrante par la publication d’un article dans le Journal of Medical Ethics http://jme.bmj.com/content/early/2016/02/21/medethics-2014-102375.short?g=w_jme_ahead_tab dans lequel deux gynécologues, face à l’impossibilité de mettre fin à la pratique de l’excision, préconisent de la tolérer dans les pays occidentaux pour en réduire la dangerosité en permettant qu’elle soit pratiquée par des professionnels de santé et en réduisant la surface de l’ablation [1]. Drôle de raisonnement. Il est plus difficile d’interdire une pratique auréolée du poids historique et ethnique de la tradition. Cette tentation du relativisme culturel n’est pas nouvelle en France, je rappellerai ici "l’appel contre la criminalisation de l’excision " porté par Alain Caille et la revue du Mauss en 1989. Ici, et je l’écris tranquillement, la Loi est supérieure aux pratiques culturelles. L’excision, la polygamie, le mariage forcé, les relations sexuelles forcées entre époux sont hors la loi. Il est hors de question de les faire rentrer dans la société par le biais d’une pseudo universalité culturelle. A coté des Sagesses barbares, il y a des pratiques juste barbares, que l’on doit qualifier comme telles, nonobstant le folklore anthropologique dont certains essaient de les entourer. Et nous entrons dans la démence quand on constate que ce sont des intellectuels de gauche, censément pour l’émancipation, qui sont à la manœuvre.
  • La seconde tactique consiste à avoir recours à l’analogie, à laquelle est associée une ingénierie sémantique. Je renvoie à l’excellent ouvrage de Philippe-Joseph Salazar, Paroles Armées, comprendre et combattre la propagande terroriste : "Dans la tradition du droit en islam, l’analogie est le quatrième fondement du raisonnement juridique". L’excision est devenue dans la bouche des imams salafistes une "circoncision féminine", la circoncision étant une pratique rituelle acceptée dans nos démocraties européennes pour ce qui des garçons, qui donc, par analogie, peut l’être pour les filles. La tentative de quelques états de l’UE de l’interdire s’est d’ailleurs heurtée à une décision négative du Conseil de l’Europe en date du 24 Mars 2014. Il faut appeler un chat un chat, et une pratique barbare par son nom : l’excision. Cette pratique connaît un regain nouveau. L’islamisme fait reculer dans le monde le droit des femmes.

Je suis tellement étonnée de l’énergie et de l’activité législative et juridique consacrées au contrôle de la femme. Ce texte de loi qui a occupé il y a quelques années le Parlement Iranien et qui, adopté, interdisait aux femmes la pratique du vélo, qui risquait de dévoiler leurs chevilles aux hommes. Et ils ne perçoivent la femme que par le biais de la sexualité. Ce qui donne des docteurs en foi et des députés tellement occupés à parler et à légiférer sur la sexualité, que l’on se demande s’ils n’en tirent pas un plaisir pornographique. Ainsi, un article du Point d’il y a deux ans je crois, relevait la frénésie législative propre au chiisme et donnait comme exemple ce docteur en théologie qui s’était prononcé sur le scénario suivant : Si un homme allongé nu, se retrouvait, suite à l’effondrement du plancher, à pénétrer accidentellement sa tante couchée nue à l’étage en dessous, serait-ce haram ?

Le plus surprenant est que l’on retrouve une attitude de haine des femmes similaire, quoique moins brutale, chez les enfants nés en France. Beaucoup de ceux-ci sont des born-again, des reconvertis. Qui apprennent une pratique religieuse radicale qu’ils n’ont pas connue chez leurs parents qu’ils méprisent. Ils sont devenus des experts. Ils pensent retrouver une authenticité ethnique au travers d’une pratique religieuse radicale qui n’a rien de vernaculaire, qui est construite et importée de la péninsule arabique. Et parmi ceux-ci, beaucoup ont pris femme au bled, le label Bledard Origine Contrôlée étant censément gage de probité et de pureté. On couche volontiers avec les femmes d’ici, mais on veut épouser celles de là-bas. Question d’honneur. Les femmes d’ici, qu’ils ont courtisé, dont ils sont tombés amoureux, qu’ils ont aimé embrasser, caresser, en ont perdu ce statut d’honorabilité. Avec quelquefois ces situations qui étonnent dans la rue, ces barbus accompagnés d’une épouse dont ils tiennent la main tout en la couvrant entièrement de ces immondes burqa. Les enfermant dehors. Le pire, c’est de voir des petites filles voilées. J’ai vu à Marseille une fille de moins d’un an, dans les bras de son père, portant un foulard. Comment peut-on déjà s’inquiéter, soupçonner une petite fille de susciter l’envie charnelle, la concupiscence chez un homme ? Il suffit de voir la photo montrant Bertrand Cazeneuve portant une petite fille voilée mâchouillant une tétine, parce qu’elle est une enfant. La suite ne dit si elle fut lapidée pour avoir été touché par un homme... Ce sont ces hommes qui brisent l’innocence des enfants et trouvent plus choquant une jeune fille se promenant tête nue qu’un homme contractant mariage et violant la nuit de noces une enfant à peine formée.

Le caractère importé de l’excision ou du voile, censé leur donner cette dimension culturelle respectable, ne doit pas justifier que nos droits nationaux les valident ou les tolèrent. Il y a une hiérarchie des pratiques, des standards de vie, et les nôtres sont indubitablement supérieurs parce qu’ils posent l’égalité des droits entre les femmes et les hommes comme préalable. Notre Droit et notre mode de vie n’ont pas à rougir d’être occidentaux. Nous devons défendre cette société démocratique, pluraliste, dans laquelle les femmes et les hommes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. [...]"

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