Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

"Le burkini n’étant pas de saison en hiver, il devenait urgent de trouver un autre attribut vestimentaire pour faire avancer la cause de la religiosité sportive, gravement menacée par la laïcité et les droits humains. Ce sera le hidjab, voile islamique contre lequel se battent tant de féministes dans le monde, mais qu’un quarteron de bigotes veut imposer en France sur l’air de la liberté qui permettrait d’exhiber sur les terrains sportifs le signe extérieur de la soumission à l’ordre patriarcal.

Il n’y a rien de plus efficace pour faire monter la sauce médiatique sans avoir besoin de la remuer. Entre les idiots utiles de l’islamisme d’un côté et les réacs qui fantasment sur le « grand remplacement » de l’autre, le clash identitaire est assuré. Pour tout arranger, Élisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a ajouté son grain de sel confusionniste en assurant que les femmes « ont le droit de porter le voile islamique pour jouer » au foot, avant de se rabattre en défense en expliquant qu’elle avait été mal comprise. On n’en serait pas là si la susdite n’était pas devenue la reine des buts marqués contre son camp, au point qu’on ne sait plus très bien dans quelle équipe elle joue.

Il faut pourtant être aveugle pour se laisser berner par des campagnes qui se suivent et se ressemblent. Leur but ? Banaliser tout ou partie des tenues obligatoires dans les pays soumis au diktat de l’islamisme sous prétexte de préserver la « pudeur » des femmes, étant entendu que les hommes, eux, sont exonérés de ce principe. De bonnes âmes justifient ce séparatisme de l’habit au nom du droit des femmes à porter ce que bon leur semble, y compris des signes de servitude volontaire. Pourquoi pas, mais à condition de respecter la loi, ainsi que les règles des organisations sportives interdisant le port d’une tenue attestant un engagement politique, syndical ou religieux. Toute autre approche reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore des surenchères identitaires.

Comme par hasard, cette affaire éclate au moment même où la Commission de Bruxelles illustre la campagne de ­lancement de la conférence sur l’avenir de l’Europe d’une affiche avec une femme voilée, avec ce slogan : « L’avenir est entre vos mains », comme si le hidjab était l’avenir de la femme. Qu’elles croient au ciel ou qu’elles n’y croient pas, les Européennes méritent mieux."

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