22 mars 2013
Après la décision de la Cour de Cassation concernant "l’affaire Baby-Loup", le Comité Laïcité République (voir notre communiqué) a appelé les parlementaires à légiférer au plus tôt afin que les associations assumant un service public et bénéficiant de subventions publiques soient amenées à appliquer les principes laïques au même titre que le service public.
Le CLR, avec d’autres associations laïques et diverses personnalités, a lancé un "Appel à toutes les consciences républicaines", publié dans Marianne, que nous vous appelons à faire connaître et à signer et à faire signer.
Amitiés républicaines et laïques
Le CLR
"Le moment est grave, nous sommes dans une heure de vérité où la laïcité en France doit absolument être consolidée et réaffirmée, faute de quoi elle subira un recul dramatique.
Rappelons les faits. En conformité avec son règlement intérieur établi sur le principe de "neutralité philosophique, politique et confessionnelle", la crèche Baby Loup de Chanteloup les Vignes a licencié en 2008 l’une de ses employées, au motif qu’elle manifestait ostensiblement son appartenance religieuse par le port d’un voile dit islamique. Le Conseil des prudhommes de Mantes la Jolie en 2010, et la Cour d’appel de Versailles en 2011 ont approuvé ce licenciement.
En ce 19 mars 2013, la Cour de cassation a invalidé ces jugements et lui nie ce droit en affirmant que " [...] s’agissant d’une crèche privée, [elle] ne peut dès lors, en dépit de sa mission d’intérêt général, être considérée comme une personne privée gérant un service public " à laquelle le principe de laïcité devrait s’appliquer.
Il ne nous appartient pas, comme à tout citoyen respectueux de l’Etat de droit, de commenter l’arrêt de la Cour, mais nous constatons qu’une crèche qui accomplit depuis vingt-deux ans un travail de terrain extraordinaire, seule en France ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, ne peut appliquer la laïcité dans son règlement intérieur pour faire vivre en harmonie enfants et parents de 54 nationalités qui se côtoient entre ses murs. Cela, notre droit le lui interdit aujourd’hui.
Dans un État laïque, il serait ainsi permis de créer une crèche privée religieuse, mais pas une crèche laïque ? Impérative pour la puissance publique, la laïcité serait interdite aux citoyens et aux structures privées ? Parce qu’ils sont précisément d’entre nous tous, les êtres les moins pourvus de défense et les plus malléables, les enfants ont droit à la neutralité, garante de leur libre arbitre en formation.
Notre loi doit impérativement être modifiée. Il n’est pas acceptable qu’un organisme dont l’utilité publique n’est plus à démontrer et dont les personnels ont manifesté un dévouement exemplaire à l’intérêt général, soit contraint de céder à des exigences personnelles. Il est inadmissible que ces professionnels soient mis dans l’impossibilité d’exercer une mission de service public dans le respect de la laïcité.
Nous en appelons au législateur pour qu’il remédie à cet état de fait et comble ce vide juridique qui, menaçant gravement l’application de la laïcité, principe constitutionnel de notre République, met en péril le vivre ensemble."
Lire "Laïcité : aux élus de nous sortir de la confusion !".
Signer la pétition : "Crèche Baby-Loup : Appel à toutes les consciences républicaines !.
Premiers signataires :
Gilbert Abergel, vice-président du Comité Laïcité République
Elisabeth Badinter, philosophe
Christian Bataille, député du Nord
Jean-Michel Baylet, ancien ministre, Président du Parti Radical de Gauche, Sénateur du Tarn et Garonne
Abdennour Bidar, philosophe
Jean-Pierre Blazy, député du Val d’Oise
Jeannette Bougrab, ancienne ministre
Thierry Braillard, député du Rhône
Martine Cerf, secrétaire générale d’EGALE
Gérard Charasse, député de l’Allier
Guylain Chevrier, formateur en travail social
Roger Cordier, président du Comité 1905 Rhône-Alpes
Didier Cros, secrétaire général des Libres Penseurs de France
Gérard Delfau, sénateur honoraire
Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste
Jeanine Dubié, députée des Hautes Pyrénées
Olivier Dussopt, député de l’Ardèche
Nadia El Fani, cinéaste
Philippe Esnol, sénateur des Yvelines
Fanny Ervera, conseillère générale des Yvelines
Olivier Falorni, député de Charente Maritime
Alain Finkielkraut, philosophe
Elisabeth de Fontenay, philosophe
Caroline Fourest, essayiste
Philippe Foussier, Grand Orateur du Grand Orient de France
Annick Girardin, députée de Saint Pierre et Miquelon
Joël Giraud, député des Hautes Alpes
Jean Glavany, ancien ministre, député des Hautes Pyrénées
Philippe Guglielmi, conseiller régional d’Ile de France
José Gulino, Grand Maître du Grand Orient de France
Sihem Habchi, ancienne présidente de NPNS
Daniel Keller, président de Fontenay Laïcité
Patrick Kessel, président du Comité Laïcité République
Catherine Kintzler, philosophe
Françoise Laborde, sénatrice de Haute Garonne
Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national du PRG à la laïcité
Philippe de Lara, philosophe
Guy Lengagne, ancien ministre
Jean-Pierre Le Goff, philosophe
Abdelwahab Meddeb, écrivain, universitaire
Jacques Mézard, président du groupe RDSE au Sénat, sénateur du Cantal
Dominique Orliac, députée du Lot
Henri Pena Ruiz, philosophe
Stéphane Saint André, député du Pas-de-Calais
Jacques Samouélian, Président de la Fédération française du Droit Humain
Odile Saugues, députée du Puy de Dôme
Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien ministre, président du groupe RRDP à l’assemblée nationale, député du Val de Marne
Alain Seksig, inspecteur à l’Éducation nationale
Alain Simon, chargé de la laïcité au Grand Orient de France
Malika Sorel, essayiste
Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes
Paul Thibaud, philosophe
Jacques Toubon, ancien ministre
Alain Tourret, député du Calvados
Michèle Vianès, présidente de Regards de femmes
Alain Vivien, ancien ministre
Comité Laïcité République
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