Revue de presse

"Attentat de Magnanville : derrière le verdict, les rouages d’un écosystème islamiste de banlieue" (Le Figaro, 13 oct. 23)

(Le Figaro, 13 oct. 23) 13 octobre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Attentat de Magnanville : derrière le verdict, les rouages d’un écosystème islamiste de banlieue".

"[...] Un simple passage du côté des Mureaux ou de Mantes-la-Jolie suffit à confirmer que, si la vigilance est plus grande (avec par exemple des policiers emportant leurs armes chez eux, en vacances...), la menace reste la même. [...]

À en juger par l’entourage de l’accusé, et par les témoins qui ont défilé à la barre, l’écosystème islamiste des Yvelines se porte bien. Mohamed Lamine Aberouz, condamné pour terrorisme, était bien entouré. Son frère, Charaf Din, interpellé au Pakistan en 2011, a été condamné en 2013, avec Larossi Abballa, pour association de malfaiteurs en relation terroriste. Libre depuis le 12 novembre 2015, il a assisté à une partie du procès, notamment le 5 octobre pour l’audition d’imams qui, sur procès-verbal, avaient décrit Mohamed Lamine Aberouz comme un islamiste agressif.

Devant la cour, ces imams ont perdu la mémoire. D’où un incident d’audience significatif : après que le président Petiteau ait souligné que les déclarations des témoins étaient très en retrait de leurs propos tenus devant les enquêteurs, Me Thibault de Montbrial, avocat de la famille Schneider, a mis les pieds dans le plat. Il a ainsi demandé à l’un des témoins, s’attirant les vives protestations de la défense, si ses pertes de mémoire étaient bien liées à son âge (68 ans), comme le religieux le laissait entendre, ou bien plutôt à la présence attentive de Charaf Din Aberouz, assis au premier rang du public…

Mohamed Lamine Aberouz, qui ne cache pas rejeter la France, la République et la Laïcité, n’a pas non plus été aidé par ses femmes. Outre Sarah Hervouët, déjà citée et condamnée pour avoir poignardé un policier, Janna Chaudouet, son « épouse » (leur mariage religieux n’ayant aucune valeur légale), vient de sortir de prison après avoir purgé une peine de sept ans pour terrorisme. Voilà pour les proches. Et d’autres témoins ne déparaient pas le tableau. Ainsi de l’inénarrable Achour Ouarab, condamné pour terrorisme, « pas trop », précise-t-il comiquement au président, et gérant de feu la crêperie « Sucré Salé » aux Mureaux. Un établissement connu pour être l’un des lieux de rassemblement des islamistes radicaux des Yvelines et cité dans l’affaire Sid Ahmed Ghlam (projet d’attentat et assassinat d’une jeune femme à Villejuif en 2015). En écoutant le témoin, qui affirme très mal connaître l’accusé, on imagine l’ambiance de l’endroit dont il précisait sur procès verbal : « il n’y a pas beaucoup de Français aux Mureaux, j’en vois au maximum trois par jour… ». On comprend vite que par « Français », le témoin entend des individus non musulmans de type européen. Logique pour lui puisqu’il se définit ainsi, comme d’ailleurs l’accusé : « je suis français d’identité mais je suis un arabe maghrébin ».

La veille, le témoignage d’un homme au physique imposant, crâne rasé, lunettes et barbe drue, avait été plus dérangeante pour la défense. Mais pas beaucoup plus rassurante quant à la vision de l’écosystème islamiste puisque le témoin, qui accuse Aberouz d’extrémisme, est… un tablighi bon teint. L’homme explique ainsi benoîtement qu’avec les autres membres du Tabligh, organisation née en Inde, il parcourt les rues pour discuter avec les jeunes et les aider…

Or pour les services de renseignement, le Tabligh, qui a donc pignon sur rue dans les Yvelines et ailleurs, est une organisation, certes a priori pacifique, mais prônant les valeurs de l’islam radical et étant l’un des principaux vecteurs de la « réislamisation » de jeunes musulmans à la sauce obscurantiste… Mohamed Lamine Aberouz, comme beaucoup d’autres terroristes, fut d’ailleurs d’abord un tablighi avant de quitter le mouvement à qui il reprochait son modérantisme… Au fil des témoignages apparait donc une réalité où, sur fond de solidarités plus ou moins intéressées, de pressions plus ou moins amicales et de forte proximité, l’islamisme prospère toujours du côté des Mureaux et de Magnanville. [...]"



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