Note de lecture

W. Al-Husseini - Un « autodidacte de la démocratie » (Cl. Ruche)

par Claude Ruche 22 janvier 2015

[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Waleed Al-Husseini, Blasphémateur. Les prisons d’Allah, Grasset, 238 p., 18 €.

« Je préfère mourir debout que vivre à genoux » disait Charb, cela pourrait être également la devise de Waleed Al-Husseini qui nous livre un témoignage poignant sur ce que devrait être l’engagement de tout démocrate pour la vérité, la liberté et l’égalité entre les hommes et les femmes. Témoignage d’autant plus intéressant que l’histoire qu’il nous raconte se déroule en Palestine. Ce que nous explique Waleed, c’est que dans la société palestinienne, les citoyens qui se battent pour la liberté d’expression et la laïcité, courent de réels dangers, leurs familles vivent sous une menace permanente, tant de la part de la population de Cisjordanie que de l’Autorité palestinienne.

Dans ce terrifiant voyage au cœur d’une théocratie musulmane, il nous livre son analyse et son expérience sur les dangers que l’islam fait peser sur la laïcité et les libertés individuelles.

C’est au lycée qu’il rencontre la philosophie et la culture islamique. Il est rapidement envahi de doutes et d’interrogations en constatant que les enseignements de l’Islam sont impossibles à appliquer dans la vie quotidienne. C’est alors en garçon curieux et avide de connaissances qu’il commence à interroger ses professeurs, mais l’on ne remet pas en cause les dogmes de la religion sans conséquence. Les seules réponses qu’il obtint furent des punitions diverses pour demander pardon à Dieu de l’avoir blasphémé.

Mais Waleed aime trop la vérité pour se laisser intimider. Son livre nous raconte le parcours d’un « autodidacte de la démocratie » qui, de bibliothèques en site Internet va progressivement glisser vers l’athéisme.

Son combat commence vraiment, lorsqu’il décide de sortir de l’Islam, après 6 ans de réflexion, et de déclarer publiquement son athéisme. Alors étudiant à l’université de Zababda, il décide de créer plusieurs sites Internet spécialisés dans l’athéisme et la critique de la religion. Son site « la voix de la raison » va rapidement faire le « buz » en attirant 700 000 visiteurs par semaine. Il y dénonce la naïveté criminelle de l’Islam, les violences perpétrées en son nom et la condition des femmes musulmanes.

En 2010, il crée un page Facebook qu’il intitule « je suis Allah ». Ce pastiche des versets coraniques va mettre le feu aux poudres et déchainer la haine des islamistes. Waleed sera alors arrêté, interrogé, torturé pendant des mois, accusé de blasphème et d’être un agent des sionistes et des francs maçons. Il va faire face avec un courage et une détermination sans faille, sachant pertinemment qu’il risque la mort.

Mais son combat n’est pas vain puisqu’il va provoquer un séisme dans la société palestinienne et bien au-delà dans le monde musulman dans son ensemble.

Après de nombreux rebondissements, Waleed est désormais réfugié politique en France et pour continuer le combat de sa vie il a décidé de nous livrer son témoignage. Il a créé le Conseil des ex-musulmans de France dans le but de fédérer tous ceux qui pensent comme lui que le droit à l’athéisme est une liberté fondamentale. Son livre est une leçon de démocratie et de laïcité qui porte un éclairage différent et instructif sur les véritables intentions politiques des mouvements islamistes. C’est un livre de vérité qui fait souffler un vent de liberté sous la chape de béton que le « politiquement correct » nous impose depuis si longtemps.

Claude Ruche


Voir aussi dans la Reue de presse le dossier Waleed Al-Husseini, "apostat" dans Quitter une religion, apostasie (note de la rédaction CLR).


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