Laurent Bouvet, politologue, professeur de science politique. 23 juin 2019
L’université sous influence : panorama général et genèse du phénomène
par Laurent Bouvet, politologue, professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint Quentin.
"[…] Nous sommes confrontés tous les jours à la dérive "indigéniste" [à l’université] […]
Les élites de ce pays n’envoient pas leurs enfants à l’université. Donc elles ne sont pas concernées. […]
Il y a une suspicion, celle de vouloir sortir du cadre. Si vous sortez du cadre pour protester contre le manque de moyens, les formes de la "rationalisation budgétaire" […], manifestez votre opposition aux politiques mises en place par le gouvernement, ça, ça va. Votre carrière, votre situation par rapport à vos collègues, ne seront pas mises en difficulté. Le milieu - ça dépasse très largement les critères politiques classiques, gauche, droite etc. - il y a une relative acceptation que l’universitaire exprime son désaccord, voire de manière assez virulente soit critique à l’égard du gouvernement, des autorités, etc.
En revanche, si vous expliquez qu’il y a un certain comportement dans l’université - des collègues qui utilisent les moyens de l’université pour protester contre un Etat qui serait colonialiste, "islamophobe", raciste… - si vous protestez, si vous dites "Dans tel colloque, inviter tel islamiste fiché S, tel responsable associatif lié aux Frères musulmans…" et vous regardez le colloque et en fait c’est un colloque entièrement organisé comme un meeting politique… Là, vous n’êtes plus légitime, et là commence un processus de disqualification. Politique, et surtout académique. […]
La gauche française a trouvé dans la valorisation des minorités un nouvel aliment pour remplacer l’idéologie défaillante de l’émancipation socialiste. […]"
Voir aussi le Colloque du CLR "L’université sous influence" (Paris, 15 juin 2019), la note de lecture L. Bouvet : Liberté religieuse à l’anglo-saxonne ou laïcité républicaine, il faut choisir ! (J.-P. Sakoun), L’ "intersectionnalité", un racisme inversé (K. Mersch), Intersectionnalité : un concept corrompu (Combat laïque 76, mars 18), H. Bouteldja : Le complexe de persécution, dans la Revue de presse la rubrique Etats-Unis : "politiquement correct", M. Bock-Côté : « Aujourd’hui, on assimile au racisme la position universaliste » (Le Figaro Magazine, 7 juin 19), "Houria Bouteldja ou le racisme pour les nuls" (J. Dion, Marianne , 1er av. 16) (note du CLR).
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