Revue de presse

Valls salue la "spécificité" du droit local d’Alsace-Moselle (AFP, 27 sept. 12)

28 septembre 2012

""Il est temps que l’islam de France prenne pleinement ses responsabilités et s’organise" pour traiter avec l’Etat les "vrais problèmes" comme le financement des lieux de culte ou la formation des imams et des aumôniers, a affirmé Manuel Valls jeudi à Strasbourg.

"Il est temps que l’islam de France prenne pleinement ses responsabilités et s’organise pour traiter avec l’Etat les vrais problèmes : financement des lieux de culte, formation des imams et des aumôniers alors que l’islam radical prospère dans nos prisons, carrés confessionnels dans nos cimetières, gestion du pèlerinage à la Mecque. Mon horizon est clair : je veux des aumôniers français, des imams français formés et à terme des financements français", a-t-il affirmé lors de l’inauguration de la Grande mosquée de Strasbourg.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l’islam de France mise en place par Nicolas Sarkozy en 2003, est en pleine désorganisation après le départ de deux des plus importantes fédérations, la Grande mosquée de Paris, proche de l’Algérie, et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), réputée proche des Frères musulmans. Le CFCM reste ainsi dominé par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche du Maroc, et dont est issu son président Mohammed Moussaoui.

Manuel Valls a aussi regretté que la Fondation pour les oeuvres de l’islam de France, qui "était une initiative pertinente", n’ait "pourtant jamais porté ses fruits". Cette fondation a été créée en 2005 notamment pour financer la construction et l’entretien des mosquées, la formation des imams et les instances représentatives, mais son fonctionnement est actuellement paralysé.

Manuel Valls a salué "avec respect" la "génération issue de l’immigration qui a bâti l’islam de France". Mais, a-t-il souligné, "c’est avec les jeunes musulmans français que la République doit construire l’Islam de France et, en retour, c’est avec eux que la République doit accomplir sa promesse".

Affirmant que "les musulmans de France ont droit à des lieux de culte dignes", il a souligné la nécessité de "trouver les modes permettant de financer leur construction dans le cadre de la loi 1905".

Le ministre a salué la "spécificité" du droit local d’Alsace-Moselle, qui rend possible le financement des cultes par les collectivités. "Lorsqu’un système fonctionne, qu’il est compatible avec notre République et notre démocratie, il n’y a pas de raison de le supprimer en prétextant l’exception qu’il représente", a-t-il expliqué.

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a également affirmé à Strasbourg qu’il n’hésitera pas "à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public" en ne respectant pas les "lois" et les "valeurs" de la République. "Les prédicateurs de haine, les partisans de l’obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s’en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n’ont pas leur place dans la République. Ceux qui sont sur notre territoire pour défier nos lois, pour s’en prendre aux fondements de notre société n’ont pas à y rester", a-t-il ajouté.

"Le racisme, le fondamentalisme, ce n’est pas cela l’islam", a souligné M. Valls, saluant "la sagesse des responsables du culte musulman" qui avaient appelé leur communauté au calme et le "discernement, la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France" face à ces provocations.

"L’antisémitisme est un terrible fléau et sa résurgence ne peut pas être dissimulée", a-t-il affirmé, rappelant que l’islam était aussi "victime d’actes racistes, xénophobes, intolérables" comme la profanation d’une mosquée à Montauban, devant laquelle deux têtes de cochon ont été déposées début août.

"Pour être Français, ou pour vivre en France, nul besoin de renoncer à pratiquer sa foi ou de renier ses origines", a souligné le ministre."

Lire " Valls à Strasbourg : "il est temps que l’islam de France s’organise" ".


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