Edito du président

Une rupture impardonnable avec la tradition d’une gauche laïque et républicaine (G. Abergel, 7 sept. 23)

par Gilbert Abergel, président du Comité Laïcité République. 7 septembre 2023

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Chers amis,

Traditionnellement, la rentrée remet à l’ordre du jour la question de l’école de la République, de ses missions, de ses faillites et de l’impérieuse nécessité de la réinstituer.

Est venue s’y ajouter la question des abayas, aboutissement d’une stratégie bien établie visant à contourner la Loi de 2004 dont les effets pacificateurs ne sont plus à démontrer.

Le Comité Laïcité République a salué la décision du ministre Gabriel Attal, ainsi que sa détermination à défendre la loi interdisant dans les écoles, collèges et lycées publics le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse.

Comme on pouvait s’y attendre, ceux qui ont fait de la dénonciation de l’islamophobie une obsession quasi maladive y sont allés de leurs cris d’orfraie, oscillant entre la défense de musulmans prétendument stigmatisés, et la dénonciation d’une police du vêtement.

La faiblesse de leur argumentation ne mérite pas que nous nous y attardions. Relevons simplement que ces réactions signent, pour les uns, la volonté de maintenir leur influence sur un électorat supposé abandonné par la République, pour les autres celle de mettre à mal notre école laïque.

Notre engagement républicain nous conduit à dénoncer ces calculs, qui, de la complaisance coupable envers le rappeur Médine, à la violente dénonciation de la décision de Gabriel Attal, marquent une rupture impardonnable avec la tradition d’une gauche laïque et républicaine.

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Nous savons, dores et déjà, qu’il nous sera reproché de partager les positions de l’extrême droite et d’alimenter cette fameuse islamophobie. Nous rejetons cette accusation. Comme le rappelait notre président d’honneur Patrick Kessel dans son ouvrage prémonitoire Ils ont volé la laïcité, nous combattons « pour une laïcité qui respecte l’Autre. En fraternité. Non pas une fraternité entre gens d’une même religion, d’une même couleur, d’une même culture, d’une même classe sociale … une fraternité cosmopolite, du cœur et de la raison. Une fraternité citoyenne. »

Et dans ce même élan, nous rejetterons toutes les propositions communautaristes qui ravalent l’être humain en soldat inconditionnel d’une croyance.

Le Comité Laïcité République poursuivra son combat avec détermination. La création de l’Institut du CLR, notre programme de colloques et de webinaires, l’engagement de nos CLR régionaux seront nos outils pour lutter, au sein du mouvement laïque, contre les atteintes et dérives qui menacent notre République.

Gilbert Abergel,
président du CLR



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