Revue de presse

"Une Koweïtienne condamnée à 11 ans de prison pour des tweets contre l’émir" (AFP, lemonde.fr , 10 juin 13)

12 juin 2013

"Un tribunal koweïtien a condamné lundi 10 juin une femme à onze ans de prison pour des propos sur Twitter jugés insultants envers l’émir et appelant à renverser le régime, selon une copie du jugement et un militant.

Houda Al-Ajmi a été reconnue coupable de trois chefs d’accusation : insulte envers l’émir, appel à renverser le régime et mauvaise utilisation de son téléphone portable, selon le jugement rendu par le tribunal et confirmé par le directeur de l’Association koweïtienne des droits de l’homme, Mohammed Al-Humaïdi, sur son compte Twitter. Mme Ajmi a rejeté ces accusations. En vertu de la loi, elle peut se pourvoir en appel, puis en cassation contre ce verdict de première instance.

Elle a reçu cinq ans de prison pour chacune des deux premières accusations et à un an pour la troisième, soit la plus lourde peine de prison prononcée par un tribunal koweïtien dans ce genre d’affaire depuis que le gouvernement a lancé en octobre une campagne de répression contre les militants en ligne.

En vertu du jugement, Mme Ajmi devait commencer à purger sa peine immédiatement. Il s’agit de la première femme au Koweït à être emprisonnée pour des propos sur Twitter. Auparavant, la justice koweïtienne avait condamné deux militantes, poursuivies pour des propos sur Twitter, à des peines de prison plus légères et dont l’application avait été suspendue.

De nombreux opposants ou cyberactivistes koweïtiens avaient été condamnés à la prison pour des propos jugés diffamatoires à l’égard de l’émir de cette riche monarchie pétrolière, en infraction à la Constitution. Début avril, une figure de l’opposition, l’ancien député Mussallam Al-Barrak, avait écopé de cinq ans de prison ferme pour la même accusation, une condamnation qui a provoqué des manifestations de ses partisans et des critiques d’organisations internationales de défense des droits de l’homme.

L’émirat a été le théâtre ces derniers mois de manifestations contre un amendement de la loi électorale, contesté par des groupes d’opposition. La Cour constitutionnelle, dont les décisions sont sans appel, doit rendre le 16 juin une décision sur cet amendement controversé. [...]"

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