Revue de presse

"Tunisie : le doyen de la faculté de la Manouba acquitté" (fait-religieux.com , 3 mai 13)

3 mai 2013

"Habib Kazdaghli, le doyen de la faculté de la Manouba, qui avait été accusé d’avoir giflé une étudiante salafiste le 6 mars 2012, dans son bureau de la faculté de la Manouba, a été acquitté par la justice tunisienne le 2 mai 2013. La plaignante, une étudiante portant le voile intégral, le niqab, a été condamnée avec une autre militante salafiste, à deux mois de prison avec sursis pour atteinte aux biens d’autrui et préjudice à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.

Habib Kazdaghli, résolument opposé au port du niqab au sein des universités tunisiennes et fervent défenseur de « l’État de droit et des institutions », s’est dit soulagé de voir cette affaire prendre fin, ajoutant que c’était également « un soulagement pour la Tunisie car les tentatives de porter atteinte à la modernité de l’université ont échoué ».

L’étudiante exclue auparavant de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours et ayant comparu devant le conseil de discipline quelques jours auparavant, avait fait irruption dans le bureau du doyen, qu’elle avait saccagé avec la participation de la deuxième militante salafiste.

Habib Kazdaghli avait affirmé en octobre 2012 que l’affaire était une « opération orchestrée : ce jour-là, elle [la plaignante, NDLR] m’avait agressé avec une de ses camarades et avait dévasté mon bureau, si bien que j’avais demandé l’intervention de la police. Pendant que je déposais plainte au commissariat, l’étudiante faisait venir une ambulance et m’accusait d’agression ».

Cet incident a créé une crise dans la faculté, où des étrangers d’obédience islamiste ont exigé que les étudiantes puissent avoir cours avec un visage couvert. Le bras de fer a duré pendant des mois...

Habib Kazdaghli encourait cinq années de détention. L’accusation, d’agression, avait été requalifiée en acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.

Le procès, retardé à maintes reprises, a provoqué une mobilisation considérable de l’opinion publique en Tunisie et à l’étranger, en polarisant d’un côté les modernistes et laïques, et de l’autre les partisans d’un Etat islamique ainsi qu’une majorité du gouvernement.

« Ils ont voulu nous intimider pour qu’on renonce à l’application du règlement intérieur qui stipule clairement dans l’article 20 qu’il est interdit de se voiler le visage dans les salles de cours, dans les salles d’examen [...], a déclaré Habib Kazdaghli. Les examens vont commencer lundi et nous veillerons à ce que cette loi soit respectée. Je suis fier de continuer le combat pour les valeurs de la Tunisie, le progrès, la modernité et la démocratie [...]. Dans cette faculté les choses sont réglées [...]. Mais rien n’est gagné. En ce moment, il y a un autre sit-in soutenant les filles en niqab à la faculté des sciences de Tunis qui dure depuis soixante-cinq jours ».

Le doyen qui affirmait avoir gardé confiance en la justice tunisienne a été accueilli par les applaudissements des nombreux membres du corps enseignant venu le soutenir à la sortie du tribunal.

Une vidéo, filmée avec un téléphone portable par un témoin de la scène, circulait sur internet depuis juillet 2012. La séquence de mauvaise qualité, montre les deux étudiantes, prise d’une rage folle, dans le bureau du doyen."

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