Revue de presse

Trinh Xuan Thuan - Voyages dans le monde des découvertes et des outils qui les permettent (G. Durand)

par Gérard Durand. 10 janvier 2022

[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Trinh Xuan Thuan, Vertige du Cosmos, éd. Flammarion, mai 21, 464 p., 10 €.

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Trinh Xuan Thuan est né à Hanoï en 1948, il a la double nationalité vietnamo-américaine et après avoir obtenu un doctorat d’astrophysique à l’université de Princeton il cumule aujourd’hui une chaire à l’université de Virginie, un poste de chercheur à l’institut d’astrophysique de Paris tout en étant membre de l’université pluridisciplinaire de Paris. Spécialisé en astronomie extragalactique, Il pense, écrit et s’exprime en français.

Il a publié une vingtaine de livres sur les origines de l’univers et le cosmos en écrivant seul ou en collaboration avec de brillants personnages n’appartenant pas toujours au monde de l’astrophysique. On trouve dans cette liste Albert Jacquard, Jean Marie Pelt, Blandine Kriegel, Alexandre Adler, Edgar Morin et beaucoup d’autres. Le cosmos est pour lui beaucoup plus qu’un simple objet d’études, c’est la source d’un émerveillement perpétuel et de poésie dont on retrouve trace dans les titres de ses ouvrages : « Le chaos et l’harmonie », « Les voies de la lumière », « La plénitude du vide » et surtout « Une nuit » qui décrit le charme incomparable de la contemplation de l’univers depuis un laboratoire chilien de haute altitude

En bref, Trinh Xuan Thuan est certainement l’astrophysicien le plus brillant et le plus attachant de sa génération.

Vertiges du Cosmos est son avant dernier livre, et dès les premières pages se retrouve son goût pour l’émerveillement. L’univers est magique et mythique, le récit de nos origines cosmiques convoque Brahma et le cycle du yin et du yang sans que le lecteur soit impressionné tant l’écriture est limpide et à la portée de tous. Les deux cents premières pages nous font voyager dans le monde des découvertes et des outils qui les permettent. Galilée, Kepler ou Newton deviennent des amis et l’on découvre Tycho Brahe, astronome danois, mettant à mal une partie des théories d’Aristote.

Le discours purement scientifique commence par un portrait d’Einstein et la méditation sur le temps, il se poursuit par l’étude de divers aspects de la relativité pour nous conduire vers l’espace-temps en revenant sur la genèse de la relativité générale, nous apprenons pourquoi l’espace est courbe et l’effet de la gravité sans oublier les trous noirs et les supermassifs. On y découvre un Einstein repentant face à la découverte de Lemaître puis de Hubble prouvant l’expansion de l’univers qu’il avait toujours niée. On parcourt l’univers depuis sa création il y a 13,8 milliards d’années et ses interrogations actuelles (est-il fini ou infini ?).

Le dernier chapitre nous renvoie aux questions métaphysiques, aux réflexions sur le temps en partant de la physique quantique et de la théorie de l’inflation. Nous entrons dans le monde du sacré et du profane sans négliger la beauté du monde qui produit un sentiment de transcendance. Trinh Xuan Thuan nous renvoie au principe créateur et à la spiritualité, compagne de route de la science.

Si je glissais mes pas dans ceux de l’auteur, ce dont je suis bien incapable, je dirais que ce livre est magique. Ce n’est pas un dictionnaire mais il peut être utilisé comme tel. Au long de ces 450 pages ne se trouve pas un récit, mais exprimées dans de courts chapitres de trois ou quatre pages, et j’insiste sur la clarté des raisonnements et du langage, l’ensemble des questions qu’un profane sans culture scientifique peut se poser sur l’univers ou il vit. Il a sa place dans toutes les bibliothèques, petites ou grandes pour un prix volontairement modique. Pensez-y pour les plus jeunes comme pour les plus âgés

Gérard Durand


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