Printemps républicain

Quand Edwy Plenel condamne l’"excommunication politicienne" de Tariq Ramadan (Printemps républicain, 27 mars 16)

28 mars 2016

"Edwy Plenel vient de rendre public son soutien au prédicateur islamiste Tariq Ramadan, qu’il estime victime d’une "excommunication politicienne" (sic), rien de moins, après qu’Alain Juppé et le Parti socialiste de Gironde ont affirmé leur opposition à sa venue à Bordeaux.

Que de leçons de morale nous aura assénées, depuis tant d’années, celui qui, dans sa jeunesse, défendait le massacre des athlètes israéliens par le commando Septembre noir au nom de la lutte révolutionnaire ! A chaque fois qu’une voix s’élève pour s’étonner que le propagateur en Europe de la pensée des Frères musulmans jette publiquement ses anathèmes contre la France, Edwy Plenel vole à son secours.

Son soutien à Ramadan n’est pas nouveau, mais aujourd’hui Plenel franchit un cap : à l’entendre, quand on critique Ramadan, on "déshonore la France". On déshonore la France lorsque on dénonce celui qui n’est "ni Charlie, ni Paris", et qui n’est donc pas Bruxelles non plus, ni Bamako, ni Jakarta, ni Palmyre, ni Tel Aviv, ni Copenhague, ni Ankara, ni Aden ni Bagdad, ni aucune des villes martyres de la barbarie islamiste. On déshonore la France quand on critique celui qui se refuse à condamner la lapidation des femmes. On déshonore la France quand on refuse d’entendre les paroles controuvées de celui qui s’insurge contre la laïcité, dénonce l’emprise "sioniste" dans les médias et fustige l’homosexualité. On déshonore la France, selon Plenel, quand on défend tout simplement les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité contre une idéologie fondamentaliste et rétrograde, fût-elle incarnée par un dandy médiatique.

Le Printemps républicain condamne avec la plus grande détermination l’énième soutien apporté par Edwy Plenel à Tariq Ramadan et pose publiquement la question de la compatibilité entre des prises de position personnelles qui constituent autant d’attaques contre les valeurs essentielles de la démocratie et la direction d’un média influent, Mediapart, qui prétend par ailleurs à l’objectivité journalistique et ne doit pas devenir, sous l’effet d’une dérive personnelle, l’instrument d’un combat idéologique hostile aux valeurs mêmes qui permettent à une presse libre d’exister."

Lire "Printemps républicain. Communiqué".


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