3 octobre 2019
[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Alors que faire ? D’abord, remiser la posture d’indignation : cela fait trente-cinq ans que cela ne marche pas, trente-cinq ans que l’extrême-droite retourne ce discours moralisateur pour mieux fustiger « l’arrogance des élites ». Ensuite, ne pas poursuivre la chimère d’une adhésion large à « progressisme » réduit aux acquêts et vide de contenu : il n’y a plus de consensus minimal possible des Gilets Jaunes aux Marcheurs et de Danièle Obono à Xavier Bertrand, pour une raison très simple, c’est que la question identitaire est passée par là et que les cadres qui structuraient la vie politique, et notamment le clivage droite/gauche, ont été éventrés. L’extrême-droite ne sera jamais majoritaire ? Mais elle n’a même plus besoin de chercher à l’être : c’est la dislocation du paysage qui pourrait un jour lui permettre, dans un monde d’où seules des minorités surnagent, d’apparaître comme la moins petite et la plus cohérente idéologiquement des minorités.
La seule issue, c’est de dépasser la question identitaire. De la refuser net. De poser la nation comme un pacte entre des citoyens, c’est-à-dire des consciences libres et éclairées, sur le fondement de valeurs d’égalité et de liberté. C’est de rejeter en bloc les solutions radicales : l’extrême-droite veut des lois d’exception, en mettant la Constitution entre parenthèses et en rompant tous nos engagements internationaux. Nous, nous voulons seulement que les lois existantes soient appliquées, et que les droits républicains soit rétablis partout où la puissance publique s’est désengagée. C’est enfin de traiter les vrais problèmes, seule façon de tordre le cou aux vrais fantasmes, en rendant la société plus juste et plus sûre, ce qui implique de consolider les services publics et de mieux faire respecter l’Etat de droit – pour tout le monde, élites comprises. [...]"
Voir "Une droite identitaire qui assume sans équivoque une conception ethnique de la Nation".
Comité Laïcité République
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