Revue de presse

"Notre Père" réécrit : un dieu moins punitif (AFP, lepoint.fr , 31 mars 17)

1er avril 2017

"Les catholiques et protestants de France vont devoir revoir leurs vieilles habitudes : une phrase de la plus célèbre des prières va être modifiée.

Ce ne sont que quelques mots qui changent, mais, pour les catholiques de France, c’est une modification d’une importance capitale. Les catholiques ne diront bientôt plus « ne nous soumets pas à la tentation » mais « ne nous laisse pas entrer en tentation » : cette nuance dans le « Notre Père », qui a fait couler beaucoup d’encre, devrait finalement entrer en vigueur, après un ultime report, le 3 décembre. Ainsi en ont décidé les évêques de France, réunis cette semaine à Lourdes en assemblée plénière de printemps, a annoncé la conférence épiscopale vendredi.

« L’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Notre Père dans toute forme de liturgie publique » aura lieu « le premier dimanche de l’Avent 2017 », qui ouvrira le 3 décembre la nouvelle année chrétienne, précise le communiqué. La première traduction intégrale en français de la Bible liturgique a été validée par le Vatican à l’été 2013. Mais ce feu vert est resté sans effet à ce jour sur la manière de réciter la plus célèbre prière chrétienne à l’église, où c’est le missel (livre de messe) qui a cours.

Les nouveaux livres liturgiques devaient être utilisés à partir du 5 mars dernier (1er dimanche de Carême), mais cette mise en œuvre avait subi un énième report, en raison d’ultimes divergences de vues entre les conférences épiscopales francophones et la Congrégation pour le culte divin à Rome. Le sixième et avant-dernier verset du « Notre Père » avait suscité d’intenses débats théologiques ces dernières années. Exit, ont finalement décidé les évêques, « ne nous soumets pas à la tentation », qui laissait penser que les fidèles étaient poussés par leur dieu lui-même sur la pente glissante du péché. Place à « ne nous laisse pas entrer en tentation », qui érige plutôt leur créateur en protecteur bienveillant.

L’Église protestante unie de France (EPUdF), qui réunit luthériens et réformés, a elle aussi validé ce changement, lors de son synode national du printemps 2016. Il se peut toutefois que les fidèles peinent à modifier des habitudes bien ancrées : la version actuelle est utilisée depuis un demi-siècle, à la suite d’un compromis œcuménique passé en 1966, dans la foulée du concile Vatican II."

Lire "Révolution pour les chrétiens : un nouveau "Notre Père" en décembre".


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