Communiqué du Comité Laïcité République

Non à une France des ethnies (8 déc. 12)

8 décembre 2012

« Il n’y a pas de place dans la République pour la race. Et c’est pourquoi je demanderai au lendemain de la présidentielle au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution ». Le Comité Laïcité République avait exprimé son soutien très clair à cet engagement du candidat François Hollande, prononcé le 10 mars 2012. Il le réaffirme ici.

Il ne doit être procédé à aucune distinction légale d’aucune sorte entre les citoyens, quelle que soit leur origine, leur couleur de peau ou leur sexe. Déroger à ce principe comporterait à coup sûr plus de risques que d’avantages pour les citoyens discriminés. Cela ne dispense naturellement pas de mener un combat déterminé contre les discriminations, qui bafouent la République au lieu d’en découler, comme certaines associations contemptrices du modèle républicain le prétendent.

L’une d’entre elles vient en effet de réclamer que la loi rende non seulement possibles mais "obligatoires" les statistiques ethniques. Celles-ci introduiraient inévitablement dans nos pratiques publiques une conception basée sur des critères raciaux. Pour sa part, le Comité Laïcité République défend résolument une organisation politique et sociale qui tende non pas à diviser les individus selon leurs origines ethno-raciales mais au contraire à les surpasser, à les transcender pour exalter ce qui relie tous les hommes et toutes les femmes entre eux : l’humaine condition.

Depuis plusieurs années, les revendications ethno-raciales, parfois au nom de bonnes intentions, dénigrent le concept d’égalité des droits pour lui préférer un "droit à la différence" qui mène, quoi qu’on en dise, toujours à la différence des droits. Nous savons aussi que certains courants revendiquent une organisation de la société qui permettrait la reconnaissance officielle de communautés, qui séparerait ainsi les individus selon des critères ethniques ou religieux. Là aussi, sous couvert de lutte contre les discriminations ou de mesure de ces mêmes discriminations, on entraînerait la France à rebours de l’universalisme pour introduire une forme de modèle qui eut hélas son heure de gloire en Afrique du Sud : le "développement séparé", l’Apartheid.

Rappelons aussi que ce sont des courants comme le Grece ou le Club de l’Horloge qui, dès les années 1970, ont diffusé cette idéologie au nom d’une prétendue irréductible différence entre ethnies. L’instauration de statistiques ethniques viendrait inévitablement conforter cette conception ethniciste, racialiste et différentialiste.

La citoyenneté républicaine, à laquelle le Comité Laïcité République est attaché, fait fi de l’origine ethnique, du sexe, de la couleur de peau. La République ne doit reconnaître que des citoyens libres et égaux en droits, quelles que soient les distinctions qui leur ont été imposées à la naissance. La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 puis la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 ont consacré cette conception fondée sur un universalisme émancipateur et non sur un ethno-racialisme diviseur. Alors, oui, comme le président de la République, le Comité Laïcité République estime utile et nécessaire de supprimer le mot "race" de la Constitution.

Communiqué du CLR

8 décembre 2012


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