19 janvier 2020
[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Les 12 engagements :
Exemplarité du rôle de l’élu
1. Refus de toutes alliances identitaires
Nous, citoyens attachés aux valeurs de la République, sommes engagés à faire barrage aux listes du Rassemblement National ainsi qu’à toutes formations non-républicaines pouvant présenter un risque d’entrisme, de communautarisme ou de préférence identitaire, culturelle ou religieuse. Il est de notre devoir de citoyens engagés dans la vie de la cité, de veiller à ce que l’ensemble des candidat(e)s présents sur la liste des premier et deuxième tours soient en accord avec les valeurs républicaines contenues dans cette charte.
2. Lutte contre le communautarisme
Face à la montée en puissance d’affirmations et de demandes politiques et sociales, dites « culturelles », formulées à partir de critères d’identification de leurs membres, de nature ethnique, raciale, sexuelle ou encore religieuse, notre action s’inscrira dans l’attachement au commun républicain. Nous, citoyens attachés aux valeurs de la République, refusons de participer à un séparatisme culturel en s’appuyant sur la victimisation ou l’achat de la paix sociale auprès des associations, militants, responsables religieux, associatifs ou communautaires.
3. Lutte contre le clientélisme et la corruption
Le clientélisme et a fortiori la corruption ou l’échange personnalisé d’argent par des élus de la République n’ont que trop compromis la confiance dans notre pacte républicain. Nous, citoyens engagés, refusons clairement que l’attribution d’une subvention, d’un emploi, d’un logement, d’un service personnalisé, d’une place en crèche, de locaux ou encore d’une place dans l’équipe municipale, servent de monnaie d’échange à des fins électoralistes au détriment de l’intérêt collectif.
Veiller à l’égalité des droits
4. Justice sociale
Il n’y a pas de République sans citoyenneté et pas de citoyenneté sans solidarité. Nous, citoyens attachés à la justice sociale, souhaitons concentrer les moyens publics sur les zones et les populations les plus défavorisées. A cet égard nous ne faisons pas de distinction entre les précarités. Qu’elles proviennent de milieux péri-urbains ou de zones rurales, qu’elles concernent des étudiants ou des seniors, la solidarité est la pierre angulaire de la promesse républicaine vers celles et ceux qui sont le plus éloignés de la République et du lien social. L’idée républicaine d’émancipation est une préoccupation pour l’égalité qui nécessite que nous consolidions nos efforts sur l’école et plus globalement sur l’ensemble des services publics. La lutte contre les extrêmes, le communautarisme et, au-delà, contre la pauvreté ou la relégation sociale, passe par le sauvetage de nos services publics.
5. Égalité entre les femmes et les hommes
En plus de la nécessaire lutte pour les droits des femmes et contre les violences faites aux femmes, nous en appelons au principe d’égalité. Le principe d’égalité consiste à instaurer un cadre commun de lois, de coutumes et de modes de vie qui, par delà les différences, fait fi des préjugés différentialistes, qu’ils soient de nature raciste, sexiste, culturaliste ou sociale et permet à tout individu d’exercer son autonomie de corps et d’esprit. En tant que citoyens attachés aux valeurs d’égalité, nous sommes conscients qu’au travers du refus de la mixité à l’école, au guichet d’une mairie, à la piscine, se joue la question de l’égalité. Pour que les droits des femmes ne soient plus une variable d’accommodement du principe de laïcité, réaffirmons les principes de l’universalisme et du commun contre les particularismes.
6. Lutte contre le racisme, l’antisémitisme, et la haine anti LGBT
Les identitaires ont un ennemi commun : la République. C’est elle que demandent et attendent les Français, elle qui protège tous les citoyens, quelles que soient leur origine, leur orientation sexuelle ou leurs convictions. Pour que les droits républicains soient rétablis partout où la puissance publique s’est désengagée. Faire respecter l’Etat de droit passe par la nécessaire lutte contre la haine de l’autre, le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT. Face au dévoiement d’une partie de la lutte antiraciste, devenue relativiste et essentialiste, à l’importation du conflit israélo-palestinien à des fins clientélistes, ou encore la passivité de certains élus face à ces mécanismes de violences, nous opposons le devoir d’alerte et de protection de l’ensemble de nos concitoyens.
Veiller au strict respect de la laïcité au quotidien
7. Service public laïque
Si la laïcité est attaquée par les identitaires, le vrai problème est qu’elle soit de moins en moins défendue. Au nom du « vivre ensemble », certains élus ou agents municipaux ont favorisé l’immixtion du religieux dans les affaires de la cité. On ne compte plus les cas d’atteinte à la laïcité ; administrations de « guichets », restauration scolaire, accueils de loisirs, équipements sportifs, transports, cimetières, établissements médico-sociaux, CCAS, etc. Ces incidents visent à fissurer nos règles de vie en commun et à asseoir la primauté de la règle religieuse sur la règle républicaine. Devant cette situation inacceptable, nous, citoyens soucieux du respect des principes et des valeurs de la laïcité, défendons l’universalisme contre le communautarisme et sommes disposés à prendre les mesures nécessaires pour faire respecter les règlements municipaux qui s’imposent (charte de la laïcité).
8. Laïcité et partenaires éducatifs
C’est au cœur de l’école que se construit une société laïque. L’école laïque est en ce sens un des piliers de la République. Ce n’est donc pas un hasard si de nouveaux enjeux en matière de laïcité ont émergé au sein de l’institution scolaire. Considérant que la commune est garante de la laïcité sur les temps méridiens et périscolaires, que la gestion du bâti est une compétence de la commune, nous sommes conscients que c’est dans le cadre d’un travail partenarial étroit, avec les partenaires éducatifs, que nous renforcerons les acquis autour de la laïcité. C’est pourquoi nous, citoyens attachés aux valeurs de l’école républicaine, sommes déterminés à nous associer pleinement à la réflexion partenariale, que ce soit au travers des projets éducatifs de territoires, du travail sur la coparentalité, des cours de philosophie, de l’apprentissage de la laïcité et du fait religieux et des valeurs de la République ou encore l’aménagement des espaces scolaires (mixité dans les cours d’école et espaces partagés,.). De la même manière, un travail soutenu avec les collèges et lycées doit être facilité afin de détecter les mécanismes qui peuvent conduire à la radicalisation chez les jeunes, ou à la diffusion du complotisme.
9. Laïcité et tissu associatif
Les associations constituent un maillon indispensable du corps social. Mais toutes ne sont pas des interlocutrices de même nature. Les élus doivent entretenir avec les cultes des relations en accord avec les principes de la laïcité. Le prêt de salles ou d’équipements municipaux fournis gracieusement pour une activité devenue cultuelle correspond à l’octroi de subventions à un culte, ce qui est illégal. A fortiori, les stratégies de contournements doivent nous inciter à plus de vigilances. Que ce soit dans le cadre d’une activité sportive ou de soutien scolaire, la nature même du contenu doit être questionnée. Nous, citoyens attachés à la liberté d’association, nous engageons à la clarté dans les décisions qui seront prises (délivrances de permis de construire, subventions, équipements municipaux) et veillerons à mobiliser de nouveaux outils pour une juste application des principes républicains (charte de la laïcité).
Faire vivre les valeurs de la République
10. Instances de suivi et chartes de la laïcité
Pour veiller à l’application des principes de la laïcité et plus globalement des valeurs de la République il est possible de mobiliser des outils pédagogiques et citoyens. Tant dans la mise en place d’instances de suivi telles que la création d’un « Conseil des valeurs républicaines », que dans la rédaction de Chartes de la laïcité à divers niveaux (administratif, associatif, éducatif). Nous, citoyens engagés en faveur de notre commun, sommes déterminés à faire entrer la transparence dans la prise de décision et à veiller à une application efficiente des principes républicains.
11. Formation des élus et des agents
Les premières lignes de la République, qu’elles soient agents de « guichets », animateurs du périscolaire, ou élus, ont un devoir de neutralité. Les agents publics ne peuvent manifester, dans l’exercice de leur fonction, aucune conviction ou croyance. De manière générale, les manifestations liées à la religion dans les services publics sont interdites. Mais face à la mutation des formes d’atteintes à la laïcité, nous, citoyens attachés au respect des règles de la laïcité, devons encourager le dialogue et la remontée d’informations. Des formations autour du respect des valeurs républicaines ou plus spécifiquement sur la laïcité sont une garantie de la compréhension de la règle commune. Pour aller plus loin, la formalisation par les agents d’une charte, la désignation de référents laïcité dans les services permettent de faire vivre la République au quotidien.
12. Diversification du commerce local
L’espace public comme les commerces représentent des enjeux dans la crispation identitaire sur fond d’appropriation géographique d’un territoire. Veiller à la diversification des commerces participe à l’appropriation par toutes et tous des lieux de partage qui sont aussi des lieux du commun. Les outils ne manquent pas : encadrer notamment la prolifération de commerces communautaires ; que ce soit par l’encadrement des destinations commerciales et leurs pratiques, la préemption de murs ou de baux commerciaux, la requalification commerciale dans le cadre d’une rénovation urbaine. Nous, citoyens attentifs à la place de toutes et tous, sommes déterminés à ce que l’établissement des lieux de vie d’une commune ne se fasse pas au détriment de la place des femmes dans les commerces, ni de qui que ce soit, et ce, quel qu’en soit la raison ou le lieu."
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
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