Propositions

Municipales : 37 questions aux candidats (CLR, 24 fév. 20)

15 mars 2020

37 QUESTIONS POUR TOUT SAVOIR SUR CE QUE PENSENT NOS ELUS ou NOS CANDIDATS AUX ELECTIONS MUNICIPALES

La Laïcité au quotidien pour les Maires de France : questions à l’intention des candidats à des fonctions municipales, très directement inspirées du Vademecum Laïcité de l’AMF.

La Laïcité, inscrite dans l’article 1er de la Constitution [1], adossée aux articles aux articles 3 et 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, à la Loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905, est un principe de liberté fondateur d’une république érigeant la liberté absolue de conscience comme liberté fondamentale, laissant à chacun ses choix éthiques, dont ceux de croire ou de ne pas croire.

La laïcité est un mode d’organisation juridique et politique de la société Française, mais aussi une approche philosophique d’une société humaniste qui ne se réfère à aucun dogme religieux, ni à aucune vérité « révélée », ni n’est soumise à aucun appareil religieux.

Parce qu’elle donne les moyens de bâtir une société par-delà les différences, la laïcité est facteur d’unité et de paix civile, et ce principe n’est remis en cause que par des religions qui entendent peser, au-delà du cadre du simple débat démocratique au sein de la société, sur les lois de la république ou par des minorités communautaristes ou intégristes. Sont concernés toutes les religions, sectes ou groupes de pensée pour qui les croyances intimes sont considérées comme supérieures aux lois de la République.

Consubstantielle à la république, la laïcité n’est le monopole d’aucun groupe de pensée et n’est donc tournée contre aucune religion en particulier [2]. Elle est tout simplement garante de la non-discrimination et de l’égalité et permet à chacun de vivre dans un cadre commun apaisé ses convictions philosophiques et religieuses, sa croyance ou sa non-croyance.

Les élus de la république par définition, tout particulièrement en des temps marqués par le
relativisme comme par les tendances au multiculturalisme d’essence anglo-saxonne, se doivent d’être garants de la laïcité par-delà leurs propres convictions intimes. Il est donc essentiel que les élus se positionnent clairement et sans ambigüité.

C’est particulièrement important dans une période où les débats locaux vont directement ou indirectement toucher à la laïcité, avec parfois des stratégies politiciennes dont on sait qu’elles risquent soit de préempter la laïcité à des fins d’exclusions et de développement de thèses xénophobes ou racistes, soit d’instrumentaliser à des fins clientélistes et électoralistes les tendances au communautarisme organisées autour de revendications d’essence culturelle et/ou religieuse.

C’est pourquoi le CLR souhaite prendre sa part du débat public, rencontrer les élus et/ou les candidats, les interroger sur leurs prises de positions, procéder au décryptage des programmes électoraux et plus largement recueillir leurs visions de la laïcité dans l’exercice des politiques publiques locales.

Au-delà les principes même qu’il faut toujours réaffirmer comme condition de la vie en société et facteur d’émancipation, c’est en effet aux élus de proximité qu’il incombe de porter très concrètement la laïcité.
Car celle-ci se vit dans la cité et les maires sont garants au quotidien de l’application des lois républicaines et laïques dans la vie municipale.

Nul ne saurait méconnaître que cette application est parfois compliquée, car s’il y a des règles de droit, clairement établies et donc aisément applicables, il y a aussi des zones de flou -parfois entretenues par des jurisprudences ambigües ou contradictoires- susceptibles d’ouvrir sur des accommodements / renoncements, d’autant que les collectivités sont en première ligne face aux demandes confessionnelles des administrés, et parfois des agents publics, ou encore face à des acteurs locaux parfois plus soucieux « d’inclusion » que des règles de droit.
Nombre de questions qui demeurent en suspens et engendrent de l’insécurité juridique pourront être résolues par des évolutions législatives ou réglementaires relevant de la compétence de la représentation nationale ou de l’exécutif.

Dans l’attente, ce sont alors les solutions concrètes données aux nombreux problèmes de gestion locale des services offerts par les collectivités -soit directement soit dans le cadre de Délégations de Service Public-, et les bonnes ou les mauvaises pratiques qui déterminent, par delà les pétitions de principe d’attachement à la laïcité, la réalité du respect de la laïcité républicaine et des principes de séparation et de neutralité absolue.

Le questionnaire ci-après, très directement inspiré du Vademecum de l’AMF, soumis aux élus ou aux candidats aux élections locales, doit permettre de rendre compte des engagements et convictions de chacun.

[1La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.( ...).

[2Sont concernés toutes les religions, ou groupes de pensée pour qui les croyances intimes sont considérées comme supérieures aux lois de la République



Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris

Tous droits réservés © Comité Laïcité RépubliqueMentions légales