25 mars 2023
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Pointée du doigt pour son manque de mixité, l’école catholique sous contrat a l’habitude de faire le dos rond. Davantage d’élèves, boursiers… : « Pourquoi pas », dit-elle. Mais pas touche à la liberté de choix !
[...] Une étude de la Depp, le service statistique de l’Éducation nationale, indiquait par exemple qu’en 2021, le secteur privé accueillait deux fois plus d’élèves socialement très favorisés que le secteur public (40,1 % contre 19,5 %), et deux fois moins d’élèves défavorisés (18,3 % contre 42,6 %).
Sur ce sujet, personne n’est à l’abri des paradoxes. Les élites de gauche reprochent aux cathos leur élitisme. Et pointent un financement public à 73 % sans la moindre contrepartie sociale. « Mais ils y mettent souvent leurs enfants ou en sont eux-mêmes issus ! » ricane une huile de la Rue de Grenelle qui doute, pour cette raison, d’une quelconque volonté politique d’avancer sur ce dossier au sein du gouvernement. « Pap Ndiaye raconte ce qu’il veut. Mais personne n’a envie de se mettre à dos l’électorat macroniste. Quand on s’attaque au privé, il n’y a que des coups à prendre » renchérit une enseignante syndicaliste. Difficile, par ailleurs, d’être crédible sur un tel dossier lorsqu’on a choisi, comme lui, d’inscrire ses deux enfants à l’École alsacienne, institution privée parisienne et bobo, plus fermée que l’enseignement catholique – on y entre surtout par cooptation. [...]
Pap Ndiaye parviendra-t-il à faire bouger les lignes ? Le ministre espère « signer un protocole d’accord » avec l’enseignement catholique, le 20 mars, pour augmenter le pourcentage de boursiers, qui y stagne en dessous de 10 % : « Un taux nettement insuffisant. Ne rien demander et laisser faire comme aujourd’hui, ce n’est pas possible. Il ne s’agit pas pour autant de rallumer la guerre scolaire » a souligné le ministre en février sur France Culture, sur un ton presque martial, inhabituel dans sa bouche. « L’allocation des postes d’enseignants du privé peut être un facteur de pression », répète-t-il. Serait-il prêt à remettre en cause l’accord du « 80/20 », qui veut que 20 % des allocations de poste reviennent au privé sous contrat ? Son coup de menton sera-t-il efficace ? Rien n’est moins sûr. [...]
Le principal frein pour les familles modestes, c’est, affirme [Philippe Delorme, le secrétaire général de l’enseignement catholique], le « coût de la cantine » deux à trois fois plus cher en moyenne dans le privé que dans le public. [...]"
Lire "Mixité sociale à l’école : le privé ne va pas se laisser faire".
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Marianne "Comment en finir avec l’apartheid scolaire ?" (9 mars 2023) dans la rubrique Ecole (note du CLR).
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