1er octobre 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Emmanuel Macron s’est entretenu, mercredi 30 septembre dans la soirée, avec les représentants des cultes pour aborder les grands axes de son plan sur le « séparatisme », qu’il doit présenter vendredi 2 octobre.
Par Caroline Celle
Dans la soirée du mercredi 30 septembre, Emmanuel Macron a reçu les représentants des cultes à l’Élysée pour aborder sa stratégie sur le « séparatisme ». Le président a développé les grands axes du plan qu’il présentera officiellement lors d’un discours très attendu, vendredi 2 octobre.
Étaient notamment présents à l’Élysée les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), de la Conférence des évêques de France, de la Fédération protestante de France, ainsi que le grand rabbin de France Haïm Korsia, le métropolite orthodoxe Emmanuel Adamakis et le président de l’Union bouddhiste de France, Olivier Wang-Genh.
« Pendant cet entretien, nous avons demandé que le terme de séparatisme soit remplacé par un autre, explique Haïm Korsia à propos du texte qui doit être consulté par les responsables des cultes à partir du 15 octobre. Nous partageons vivement le combat du gouvernement pour réaffirmer les valeurs de la République, mais nous souhaitons que cette loi se présente sous un aspect plus positif. »
Depuis son discours à Mulhouse auprès des associations locales en février dernier, le président s’emploie à utiliser le terme de séparatisme pour aborder son plan de lutte contre les dérives communautaires. Le projet de loi, qui devrait être présenté en Conseil des ministres cet automne, a d’abord été introduit comme une stratégie centrée sur l’islam radical, avant de s’élargir à d’autres groupes dissidents.
Le grand rabbin Haïm Korsia affirme ainsi à La Croix que le projet de loi, tel qu’il a été évoqué par Emmanuel Macron mercredi soir, « concerne tous les cultes », et qu’« aucune religion ne sera mentionnée explicitement dans le texte ». Président de la Fédération protestante de France, François Clavairoly reconnaît cependant des spécificités liées à l’islam : « L’islamisme est directement visé dans cette loi, qui a pour but de préserver l’ordre public et ne concerne pas les pratiques internes à chaque culte ».
Selon les deux responsables religieux, quatre thématiques dessinent les contours du projet de loi. Le premier axe réaffirme la neutralité des pouvoirs publics, en rappelant le principe de laïcité de l’État. Le deuxième concerne les associations, pour veiller à ce qu’elles respectent les valeurs de la République. Le troisième concerne l’école, et notamment la question des écoles hors contrat, qui peuvent être liées à des mouvements sectaires.
Enfin, un quatrième et dernier axe concerne le statut des associations musulmanes, et la volonté du gouvernement de les intégrer sous le régime de la loi de 1905.
Bien que ce régime offre aux associations cultuelles des avantages fiscaux, comme l’exonération sur les dons et les legs, une large majorité d’associations musulmanes lui préfèrent le statut associatif de la loi de 1901, moins contraignant administrativement."
Lire "Loi sur le séparatisme : Emmanuel Macron a présenté les grands axes aux représentants des cultes"
Voir aussi dans la Revue de presse les rubriques Loi "Principes de la République" (2020-21), Organiser l’"islam de France", Macron et la Loi de 1905.
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales