par Guy Georges, ancien Secrétaire général du SNI-PEGC. 31 mai 2011
Le groupe parlementaire de l’UMP soumet aujourd’hui à l’Assemblée Nationale une résolution surprenante consacrée au "respect des principes de laïcité et de liberté religieuse".
Surprenante car, à sa lecture, on comprend qu’il s’agit en fait de rappeler à l’ordre, d’encadrer, les pratiques cultuelles d’une religion qui semble, seule, lui donner quelques démangeaisons, la religion musulmane.
Surprenante surtout par cette dissociation éclairante entre laïcité et "liberté religieuse" que propose l’intitulé.
La laïcité est fondée d’abord sur la liberté de conscience dont la définition n’est pas contestée : la liberté de croire ou de ne pas croire.
La "liberté religieuse", la liberté de croire, est donc un élément de cette grande conquête que fut la liberté de conscience.
C’est ce qu’affirme l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses. Ce "même religieuses" est explicite.
C’est ce que redit l’article 1er de la loi du 9 décembre 1905, que le texte de l’UMP omet de viser ! Par inadvertance ? "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit l’exercice des cultes"...
Ceci explique qu’en France, cette notion de "liberté religieuse" n’a pas de réalité juridique.
L’UMP trahit ici une conception réductrice qui est un gigantesque retour en arrière.
Le Pape Grégoire XVI, qui admettait la "liberté religieuse", ne déclarait-il pas "impie" la liberté de conscience (comme la liberté de la presse !) dans son encyclique Mirari Vos (1832).
On comprend mieux le travail de destruction de la laïcité de l’école de ce parti et de ses appellations antérieures, au bénéfice d’entreprises privées confessionnelles.
Guy Georges
Ancien Secrétaire général du SNI-PEGC, responsable « laïcité » du club Gauche Avenir
Comité Laïcité République
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