12 mars 2013
"Le comité laïcité république vient de voir le jour dans le Lochois. Son objectif : veiller à ce que la laïcité reste le socle de notre République.
La France, république laïque à 100 % ? Dans les textes, oui, depuis la loi de séparation de l’église et de l’Etat de 1905. Et dans les faits, la laïcité est-elle bien respectée ?
Pour le comité laïcité République Sud-Touraine qui vient de se créer, la réponse est plus nuancée. Selon Philippe Adam et Frédérique Yonnet, respectivement président et vice-président de ce comité local, « la laïcité est attaquée de toute part » quand elle n’est pas « détournée » de son sens. « On entend parler de laïcité positive, or la laïcité est neutre. Certains politiques ont essayé d’adapter le principe de 1905 à la situation sociale. Quand Nicolas Sarkozy parlait du rôle des prêtres par rapport à celui des instituteurs, il parle d’une vision positive de la laïcité » déclare Philippe Adam qui cite la devise du comité national : « La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une ».
Frédérique Yonnet déplore des prises de position politique qui se réfèrent aux préceptes laïcs pour faire passer des messages hostiles sur l’immigration. « Ce qui est navrant, c’est cette succession de haine et de non-reconnaissance de l’autre. Il y a des boucs émissaires réguliers désignés par certains politiques. Il est grand temps de travailler à la refondation de ce socle commun ».
Le comité local se pose en sentinelle prête à conseiller élus, enseignants sur toute interrogation sur le sujet. Exemple : faut-il servir de la viande hallal, ou retirer de la viande de porc dans les cantines des écoles de la République ? Quid de la tradition chrétienne de servir du poisson le vendredi ? « Une prière de rue, tout comme une manifestation catholique contre un film, c’est un trouble à l’ordre public » disent-ils.
Le comité s’annonce vigilant sur les dépenses publiques envers tout organisme apparenté à une communauté religieuse. Une mairie peut aider financièrement pour la rénovation de bâtiment religieux ou subventionner un établissement d’enseignement privé catholique (comme c’est le cas à Loches), selon des règles précises. « La République n’a pas à financer les cultes. Le comité va avoir ce rôle de vigie en territoire. Le ministre Valls l’a dit récemment, la République ne reconnaît aucune religion, mais les accepte. Cela suffit aujourd’hui d’entendre dire que la France est issue de la religion judéo-chrétienne. Quid de Sénèque par exemple ? C’est la négation d’une civilisation précédente », dit Frédérique Yonnet.
La délégation locale va tisser un réseau dans le Lochois avec un représentant par commune. Elle accueillera Patrick Kessel, président national du CLR, le 25 avril."
Lire Création du Comité Laïcité République Sud Touraine (CLR-ST, 8 mars 13) (note du CLR).
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales