Revue de presse

« Les valeurs des Lumières n’appartiennent pas qu’à “l’homme blanc” » (K. El Ghazzali, lemonde.fr , 17 août 18)

Kacem El Ghazzali, Représentant de l’Union Internationale Humaniste et Ethique auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. 19 août 2018

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Un simple tweet, le 2 août, de la ministre canadienne des affaires étrangères, Chrysia Freeland, protestant contre une arrestation en Arabie saoudite a déclenché une tension inédite entre Riyad et Ottawa. Mme Freeland s’est déclarée « très alarmée d’apprendre l’emprisonnement de Samar Badawi », la sœur du blogueur et militant des droits de l’homme emprisonné Raif Badawi, et ajoutait : « Nous continuons de fortement appeler à la libération » de ces deux personnes.

Que cette protestation soit venue d’une autorité canadienne ne doit pas étonner. En 2015, Ensaf Haidar, la femme de Raif Badawi, condamné à dix ans de prison et à mille coups de fouet pour « insulte à l’islam », avait reçu la visite de Justin Trudeau dans sa maison d’exil à Ottawa. Ce dernier, alors en campagne pour être élu premier ministre, avait ensuite posté une photo sur Twitter avec le hashtag #FreeRaif.

Cette fois, l’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec le Canada, donné à l’ambassadeur canadien vingt-quatre heures pour quitter Riyad, annulé les vols entre les deux pays et gelé leurs relations commerciales.

Trahison

Cette affaire a le mérite de jeter une lumière crue sur les limites des prétentions réformistes du régime saoudien et de rappeler au monde entier que Raif Badawi, 34 ans, a été condamné – par un jugement prononcé en 2014 et confirmé en 2015 –, simplement pour avoir assumé ses convictions de libre-penseur et prôné une libéralisation du régime. Il est aujourd’hui toujours emprisonné, sa flagellation ayant été seulement interrompue à la suite des blessures reçues lors des premiers coups de fouet.

Son cas nous rappelle que les valeurs des Lumières n’appartiennent pas qu’à « l’homme blanc », mais sont universelles. [...]"

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