Revue de presse

"Le meilleur des mondes trans" (G. Biard, Charlie Hebdo, 28 déc. 22)

Gérard Biard, rédacteur en chef de "Charlie Hebdo". 28 décembre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Caroline Eliacheff, Céline Masson, La Fabrique de l’enfant transgenre, éd. L’Observatoire, 2022, 112 p., 12 €.

PNG - 20.4 ko

Lire "Le meilleur des mondes trans".

"La croisade des militants trans contre Caroline Eliacheff et Céline Masson continue. Impossible pour ces pédopsychiatres et psychanalystes de venir parler publiquement de leur livre La Fabrique de l’enfant-transgenre (Éditions de l’Observatoire), dans lequel elles analysent en détail les dangers du prosélytisme transactiviste sur les jeunes enfants et les dérives qu’il peut entraîner. Notamment quand il les incite à s’engager dans des transitions de sexe par chirurgie ou traitement hormonal. Chaque débat, chaque conférence engendre une avalanche d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux, avec à la clé, trop souvent, l’annulation pure et simple.

Un palier a toutefois été franchi le 15 décembre, lors de leur intervention au Café Laïque de Bruxelles. Des militants cagoulés on fait irruption lors du débat et, outre les agressions physiques et verbales habituelles, ont balancé des excréments dans le local et sur les participants. Plus précisément des merdes de chat et de chien mélangées à de la litière. Dans L’Express du 19 décembre, une cinquantaine d’universitaires et d’intellectuels signaient une tribune pour dénoncer cette attaque. Sans surprise, le mot « fascisme » y est prononcé. Pour une fois, il n’est pas usurpé : balancer de la merde sur les communistes faisait partie des jeux favoris des fascistes italiens.

Dans les geôles des dictatures, on laisse les victimes baigner dans leur merde et leur pisse. On retrouve les excréments dans les outils d’humiliation et d’avilissement de tous les régimes totalitaires de la planète. Dans Salò ou les 120 Journées de Sodome, de Pasolini, le « cercle de la merde » précède juste le « cercle du sang », celui des tortures et des exécutions… Est-ce cela qu’ont voulu nous dire les petits nervis qui ont fait irruption dans le Café Laïque  ?

Lorsqu’il est adulte et responsable, un citoyen doit être libre de faire ce qu’il veut de son corps et de sa sexualité, si cela ne nuit à personne. Mais dès lors qu’il prétend faire de son « ressenti » un modèle de société, le débat est indispensable. Or le débat, c’est précisément ce que refusent ces activistes, avec des méthodes d’intimidation qui sentent de plus en plus, au minimum, le camp de rééducation. Tout récemment, le seul groupe lesbien qui demeurait encore affilié au centre LGBT de Paris, les Senoritas, a été exclu – du coup, le centre n’est plus que GBT –, au motif qu’il serait « transphobe ». C’est vrai que pour parler d’identité sexuelle, on est mieux entre hommes… Ces militants font le ménage au nom de la transphobie comme d’autres le font au nom de la pureté ethnique. Ils auraient tort de se gêner puisque, désormais, la transidentité est devenue le sujet plus hype qui soit, et qu’il est du dernier chic parisien d’afficher une identité sexuelle « fluide ».

Dans un reportage diffusé le 11 décembre sur France Inter, on apprend qu’entre 2010 et aujourd’hui, en Suède, les demandes d’enfants voulant changer de sexe ont augmenté de 2 300 % (!). Certes, on peut tout mettre sur le dos des pesticides et des perturbateurs endocriniens. Mais on peut aussi y voir le résultat spectaculaire d’un lobbying agressif, dans un contexte politique et institutionnel très favorable. Alors qu’une campagne militante bat son plein contre un auteur de bandes dessinées accusé de pédophilie pour avoir simplement dessiné ses fantasmes, on ouvre micros, plateaux de télévision et colonnes de journaux à des individus dont le seul but est d’intervenir sur la sexualité d’enfants et d’adolescents. Des institutions déroulent même le tapis rouge pour leur donner la parole, croyant, on espère de bonne foi, qu’il ne s’agit là que de lutter contre les discriminations subies par les personnes trans. C’est un lieu commun, mais il est bon de le rappeler, vu les circonstances : toutes les idéologies totalitaires visent la jeunesse en priorité."



Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris

Tous droits réservés © Comité Laïcité RépubliqueMentions légales