Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Les frères Dardenne qui nous ont habitués à l’analyse de drames sociaux nous disent cette fois ne pas avoir voulu faire un film sur la radicalisation mais plus simplement sur l’histoire d’un enfant. Portant ils ont saisi le sujet à bras le corps.

Adolescent, Ahmed, est assidu à la mosquée de son quartier bruxellois, il y suit les cours de Youssef, l’imam obsédé par la recherche de la « pureté » et de la haine de « l’impureté ». Pour Ahmed tout commence lors d’une réunion ou l’on débat sur la manière dont on doit apprendre l’arabe, pour certains on ne peut le faire qu’à partir du Coran. Pour d’autres, dont fait partie sa professeure d’arabe, le coran doit être complété par d’autres lectures permettant de mieux comprendre le monde moderne. Inadmissible pour Ahmed qui, imprégné au plus profond des enseignements de l’imam, va la considérer comme apostat et décider de lui infliger la seule peine applicable : la mort.

Après une tentative ratée, Ahmed se retrouve en centre d’éducation fermée ou éducateurs, avocats et juges vont tenter avec beaucoup de respect de lui faire renoncer à cette approche de l’Islam. Mais son projet reste pour lui l’essentiel et s’il comprend vite qu’il a tout intérêt à feindre rien ne l’en détournera, cette femme doit mourir !

Le film finit mal mais il montre clairement à quel point une idée mortifère peut s’installer comme un noyau dur au plus profond de l’esprit d’un adolescent et que les tentatives de déradicalisation sont le plus souvent vouées à un échec total.

A voir absolument.

Gérard Durand