Le Droit de vivre (Licra)

Le Droit de vivre Zhang Zhang : C’est désormais toute la culture et les artistes russes que certains stigmatisent (Le Droit de vivre, Licra, été 22)

Zhang Zhang, violoniste et entrepreneure sociale, membre de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, fondatrice de ZhangOMusiq. 28 juin 2022

[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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"[...] Alors que des millions d’Ukrainiens sont devenus des réfugiés à cause de l’invasion russe, une sinistre idéologie s’emploie à fabriquer d’autres exilés, non pas sur le front, mais ici, parmi nous. Au nom du bien et de la justice, c’est désormais toute la culture russe et l’ensemble des artistes d’origine russe que certains s’appliquent à stigmatiser. Ces accusateurs ne différencient pas les complices et soutiens affichés du Kremlin de ceux qui sont simplement nés en Russie et y ont acquis leur renommée, y compris les compositeurs et les auteurs décédés depuis longtemps. Des êtres humains sont ainsi catégorisés et rejetés par des bien-pensants en fonction de leurs origines plutôt que de leurs actions. Les artistes cessent d’être vus comme ceux qui savent œuvrer en faveur de la connexion humaine et de la paix. Ceux dont les origines nationales ou ethniques appartiennent aux mauvais groupes sont empaquetés avec la mention « retour à l’expéditeur ».

Le 8 avril 2022, le prestigieux concours international de violon Jean Sibelius a annoncé la décision de rejeter deux candidats déjà qualifiés, parce qu’ils étaient russes. Le concours Jean Sibelius a été créé en 1965. Il a lieu tous les cinq ans et est ouvert aux jeunes violonistes du monde entier. La décision d’en exclure des candidats sur la base de leur nationalité est sans précédent. [...]

Que se passera-t-il lorsque la hiérarchie des victimes changera à nouveau ? Qui sera le prochain « méchant » ? Le monde est profondément complexe, et les défis qu’il nous lance exigent que nous les relevions ensemble. Si nous ne sommes même plus autorisés à nous retrouver dans une même pièce en raison de nos origines ou de notre nationalité, de peur d’offenser la victime du mois, quel progrès social et planétaire pouvons-nous espérer réaliser ? [...]"

Lire "Plus de ponts, moins de murs".



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