Éric Emeraux, ancien chef de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH). 12 juillet 2023
[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
Lire "Éric Emeraux : « Ne rien supposer, ne rien croire, tout vérifier »".
"[...] Si je prenais une image, je dirais que l’on part d’une photographie floue. Plus on progresse dans la recherche de preuves et les auditions, plus on zoome, plus l’image devient nette. Et si tel n’est pas le cas, cela signifie que l’on n’a pas trouvé suffisamment d’éléments matériels ou de témoignages permettant d’associer l’individu aux faits qui lui sont reprochés. Le but est d’apporter aux magistrats la photographie qui soit la plus nette possible. On évolue donc sur cette ligne de crête entre éléments à charge et à décharge, qui sont intégrés dans la procédure. [...]
Ce qui m’inquiète, c’est l’actuelle polarisation, permanente, entre les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les hommes, les blancs, les noirs… la liste ne s’arrête pas là et ce constat ne se limite pas à la France. Ces « Nous » artificiellement constitués entretiennent la victimisation et la mise en accusation de « l’Autre ». Dans une société polarisée, la peur s’infiltre facilement. Manipulée, instrumentalisée, celle-ci se transforme en haine. Je m’effraie aussi de la vitesse fulgurante avec laquelle la désinformation est relayée. Les esprits sont soumis à des armes de désinformation massive. C’est d’une violence sidérante. Mon sentiment, c’est que cette polarisation atteint maintenant un niveau de désinhibition. [...]"
Voir aussi le dossier Le Droit de vivre (Licra), printemps 2023 dans Licra dans les Initiatives proches,
dans la Revue de presse le dossier Lois mémorielles (note du CLR).
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