Revue de presse

Le Cran contre Colbert : "Autant en emporte le vent de la censure" (J. Dion, Marianne, 8 sep. 17)

Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de "Marianne". 16 septembre 2017

"Pendant que certains édifient une statue virtuelle à la gloire du veau d’or, symbole du marché tout-puissant, d’autres somment les autorités de déboulonner des statues jugées indécentes en place publique. Voici peu, dans un article publié par Libération, Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), expliquait qu’il fallait s’inspirer au plus vite du débat en cours aux Etats-Unis pour en tirer une leçon impérative : « Il faut décoloniser l’espace, il faut décoloniser les esprits. »

En vertu de ce précepte, Louis-Georges Tin proposait de porter le coup de massue fatal à la statue de Colbert de l’Assemblée nationale, que l’on y ferme la salle portant son nom, et que l’on débaptise tous les lycées affublés du patronyme de l’ancien ministre de Louis XIV, qui participa à la rédaction du sinistre « code noir » légitimant l’esclavage. Dans la foulée, il suggérait que l’on en fasse autant avec les noms de négriers que l’on retrouve à Nantes, Bordeaux, La Rochelle et ailleurs. Entre l’histoire assumée dans toutes ses contradictions et l’histoire éradiquée, d’aucuns ont choisi. [...]

Du temps des staliniens, les censeurs à l’œuvre dans l’espace soviétique n’hésitaient pas à expurger les photos des têtes jugées non conforme à la "révolution" en marche et à vider les livres d’histoire des personnages compromettants. [...]

Ainsi va la logique de l’épuration. On sait où elle commence, mais on a du mal à deviner jusqu’où elle peut aller. [...]"

Lire "Autant en emporte le vent de la censure".




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