Rebond

La républicophobie, une maladie qui gagne les égoïstes et les sots

3 mai 2016

L’antirépublicanisme qu’on espérait éculé, à l’exception d’une extrême droite xénophobe et d’une certaine ultra-gauche identitaire, ressurgit dans la confusion ambiante des idées. La liberté de conscience, l’égalité en droit entre tous et en premier lieu entre femmes et hommes, la laïcité qu’on voulait gravées dans le marbre de la République, l’universalisme de ces principes, sont désormais fréquemment vilipendés.

Parfois, cela touche à des symboles. Une grande école, dont la mission est de former les futures « élites » politiques et médiatiques du pays, accepte que soit organisée en son sein une journée en faveur du voile. La même école prestigieuse invite un idéologue racialiste, défenseur de l’apartheid sud-africain, à tenir une conférence en ses locaux. Et valide qu’une section d’un parti d’extrême droite soit constituée en interne sous le titre distinctif de Jean Moulin !

Moins anecdotique et plus révélatrice de la perte des repères, la floraison de propos qui voudraient faire croire que l’universalisme des principes républicains, la laïcité en tête, serait colonialiste, islamophobe, raciste. Plus explicite encore, voilà la nièce dans la famille Le Pen, le frère dans la famille Cohn-Bendit, qui s’en prennent désormais au substrat même de la République pour la vider de son contenu.

Comme si la République se réduisait à un mode de gouvernement alors qu’elle est une utopie concrète fondée sur les principes des Lumières. En avril 1848, alors que le souffle républicain gagne toute l’Europe, les républicains livrent la bataille des idées avec fermeté et parfois avec humour. Le journal La France républicaine se moque ainsi de la « républicophobie », « mal épidémique qui gagne les égoïstes et les sots ».

Voir "Les Républicophobes" (La France républicaine) [page 4].


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