Revue de presse / tribune

"La fin de vie mérite un débat de qualité !" (Collectif , nouvelobs.com , 30 mai 24)

(Collectif , nouvelobs.com , 30 mai 24). A. Mnouchkine, E. Badinter, M. Carrère d’Encausse, L. Adler, N. Châtelet, B. Kouchner, M. Pelletier, D. Gillot, J. Denis, M. Savignac, E. Caniard, B. Prince, M. Heard, F. Blot, V. Mesnage, A. du Boisrouvray, Y. Caillé, D. Michel-Chich, A. Wallet 31 mai 2024

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Halte aux fausses informations : la fin de vie mérite un débat de qualité !".

"[...] Première inquiétude : on entend ici et là qu’il faut s’attendre à un parcours long, certains parlant même d’une promulgation du texte en 2026 ! Après deux ans de concertation, il faudrait donc encore deux ans de navettes entre les deux Chambres ? [...]

Deuxième inquiétude : la multiplication d’entraves, soulevées par l’un ou l’autre, qui n’ont fait que tronquer les débats. [...]

Troisième inquiétude : l’omniprésence dans les débats d’arguments fallacieux, comme celui consistant à avancer que là où elle existe, ce sont surtout les plus pauvres qui demandent l’aide à mourir, faute de soutien social. A droite, on cite ainsi volontiers l’Etat américain de l’Oregon, où elle est dépénalisée depuis 1997 : c’est manifestement sans avoir lu les rapports publics des autorités, qui montrent au contraire que l’on a d’autant plus de chances d’être aidé à mourir en Oregon que l’on est Blanc avec un haut niveau d’études ! Et les exemples de fausses informations de ce genre sont nombreux.

Notre quatrième inquiétude porte sur les quelques sujets majeurs de discussion qu’il reste à trancher, faute de faire aujourd’hui suffisamment consensus. Ils sont désormais bien identifiés. Il s’agit notamment des arbitrages concernant le périmètre d’éligibilité de l’aide à mourir, au premier rang desquels se situe la question de savoir si l’accès à ce nouveau droit doit être réservé à ceux dont le pronostic vital est engagé à « moyen terme ». Cette condition n’est-elle pas trop restrictive ? Sait-on définir ce qu’est en la circonstance un moyen terme ? Le remplacement en commission de ce concept par celui de maladie à un « stade avancé » constitue à nos yeux une réelle avancée, non pas en termes d’élargissement, mais en termes d’effectivité du droit. Est-il pour autant assez opérant, en pratique, pour les professionnels ?

Autre discussion capitale : pourquoi avoir modifié en commission la condition selon laquelle il faut que le demandeur présente une souffrance physique ou psychologique réfractaire ou insupportable pour accéder à l’aide à mourir, en une souffrance physique et psychologique ? N’est-ce pas introduire là une restriction supplémentaire, qui compliquera demain l’accès aux personnes voulant recourir à ce droit ? [...]"



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