Revue de presse

"L’Open Society Foundations de George Soros : que fait vraiment la plus sulfureuse des organisations ?" (Marianne, 17 nov. 22)

13 février 2023

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Le milliardaire philanthrope est devenu la figure honnie des complotistes de la planète. Faut-il pour autant ne pas tenter de savoir ce qu’il en est vraiment de l’influence qu’on lui prête ? Quelles actions finance-t-il, via son réseau de fondations, et dans quel dessein ?

Par Régis Soubrouillard

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[...] En 1997, l’Open Society Foundations crée l’Osepi (Open Society European Policy Institute), son bureau bruxellois. Inscrit au registre de la transparence en tant que groupe de pression, l’Osepi dispose de 18 équivalents temps plein. Selon LobbyFacts, un observatoire du lobbying au sein des institutions européennes, l’Osepi a participé pour la seule année 2021 à 87 réunions de haut niveau au sein de la Commission européenne. Cet organisme est régulièrement consulté par la Commission sur les questions liées aux migrations, à l’égalité et à l’accès au numérique. Une influence qui s’explique notamment par la proximité des parcours des membres de l’Osepi et de ceux qui exercent au sein des institutions de l’UE. Si le milliardaire philanthrope est devenu la figure favorite de la complosphère mondiale, qui lui attribue un pouvoir sans limites dans les institutions inter­nationales, dans les faits son mode d’action « hybride » est assez complexe à saisir. Il passe par le financement et le conseil d’ONG dont certaines reconnaissent qu’elles en viennent à s’interroger sur leur « dépendance » à l’Osepi, ainsi que par la capacité qu’a eue l’Osepi de s’imposer comme un acteur de lobbying au sein des institutions de l’UE.

Le bureau bruxellois de l’Osepi assume cette dimension-là de son action et confirme un contact régulier avec les « principaux décideurs politiques » de l’UE : « Notre bureau vise à garantir que l’Union européenne, les États membres de l’UE et d’autres organisations gouvernementales sises en Europe placent les droits de l’homme et les valeurs d’une société ouverte au cœur de toutes leurs politiques. » Pour Oriane Calligaro, chercheuse en sciences politiques à l’Université catholique de Lille, qui a mené une passionnante enquête sur le mode d’action de l’Open Society Foundations, « le statut d’OSF dans le champ de l’antidiscrimination est […] fondamentalement ambigu et atypique » car, explique-t-elle, « la fondation se trouve aux deux extrémités du spectre : elle finance des ONG pour leur permettre d’être des organisations de plaidoyer et, en même temps, elle mène en son propre nom des activités de lobbying auprès des institutions » comme on vient de le préciser.

Par ailleurs, toujours selon Oriane Calligaro, l’OSF a la particularité de concentrer son action sur des « causes peu consensuelles » en soutenant des ONG parfois considérées comme « trop controversées ». Il en va ainsi du soutien de l’OSF à Alliance citoyenne, une association qui a fait parler d’elle en militant à Grenoble pour l’autorisation du port du burkini dans les piscines municipales ou bien encore en accueillant en son sein le collectif dit des Hidjabeuses, ces joueuses de foot qui veulent pouvoir porter le voile lors des matchs. Rien de nouveau, cependant. Dès sa création, l’OSF s’est focalisée sur la question des minorités, qu’elles soient sexuelles, religieuses (les musulmans aux États-Unis et en Europe), ethniques (les Roms, par exemple), ainsi que sur le sujet des réfugiés ou sur celui des enjeux environnementaux. La chercheuse de l’Université catholique de Lille démontre aussi que, par son soutien à des ONG spécialisées, l’OSF, à travers l’Osepi, s’est construit un véritable outil d’influence à Bruxelles dans le domaine des discriminations. Ainsi, en juin 2016, la Commission européenne a constitué un « High Level Group on combating racism, xenophobia and other forms of intolerance » visant à réunir des ONG et des représentants de gouvernement afin d’accompagner la Commission européenne dans la préparation de propositions législatives sur ce thème. Parmi les ONG siégeant au sein de ce groupe figurent alors notamment l’Enar (European Network Against Racism), une ONG financée et conseillée depuis plusieurs années par l’Open Society Foundations, elle-même déjà présente dans ce High Level Group. [...]"



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